«L'Ukraine a signé un contrat de transit pour cinq ans», a annoncé sur Facebook le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «L'Europe sait que nous n'allons pas la laisser tomber», a-t-il assuré.
«Les accords finaux ont été obtenus après cinq jours de négociations ininterrompues à Vienne. Tout une série de documents ont été signés», a confirmé le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, cité par les agences russes. Il a ajouté que ces documents permettraient de poursuivre «le transit du gaz après le 31 décembre», date d'expiration du contrat existant.
Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine ont souligné lors d'une conversation téléphonique ce 31 décembre l'«importance» de cet accord et le «caractère constructif des pourparlers, dont les résultats créent une atmosphère favorable à la résolution d'autres problèmes», selon un communiqué du Kremlin.
La chancelière allemande Angela Merkel, citée par l'AFP sans précision de lieu ni de date, se serait dite «heureuse» de cette «conclusion réussie» qu'elle aurait qualifiée de «signal important».
Malgré le premier accord de principe obtenu le 19 décembre à Berlin, les pourparlers en vue de sa finalisation se sont avérés très tendus, faisant redouter un échec de dernière minute au risque de perturber l'approvisionnement des pays européens.
Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne qui a encadré les négociations dans leur partie trilatérale, a salué sur Twitter «tout le dur labeur et les efforts» qui ont mené à l'accord final, qui «sécurise des flux de gaz continus vers l'Europe à partir du 1er janvier 2020».
Transit assuré pour cinq ans
Le président ukrainien a rappelé que le nouveau contrat prévoyait que Gazprom ferait transiter via l'Ukraine au moins 65 milliards de mètres cubes en 2020, puis au moins 40 milliards par an de 2021 à 2024, ce qui devrait selon lui rapporter à Kiev «plus de sept milliards de dollars».
Ce contrat fait partie d'un accord plus large pour lequel Gazprom a payé le 27 décembre 2,9 milliards de dollars (amende et intérêts) à son homologue ukrainien Naftogaz. En échange, l’entreprise gazière ukrainienne, qui gère le tronçon de gazoduc passant par son territoire et d’immenses capacités de stockage, a abandonné toutes les poursuites visant Gazprom auprès de différentes juridictions ukrainiennes et internationales.
L'accord entre Moscou et Kiev permet d'éviter une nouvelle guerre du gaz entre les deux voisins. Leurs précédentes disputes avaient affecté les approvisionnements européens en janvier 2006 et 2009.
L'Europe reste très dépendante du gaz russe (35% de sa consommation), mais elle l'est beaucoup moins du transit ukrainien, qui a diminué de 40% au cours des 15 dernières années. La construction des nouveaux gazoducs Nord Stream 2 et TurkStream devraient encore réduire le rôle du transit via l'Ukraine.