Economie

Face aux sanctions américaines Paris promet des mesures de rétorsion en concertation avec l'UE

Si Washington applique courant octobre les sanctions annoncées le 2 octobre contre certains produits européens, le gouvernement français prévoirait des mesures de rétorsion, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

«Evidemment nous prévoirons des mesures de rétorsion.» C'est ce qu'a fait savoir la porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye en réaction à l'annonce par Washington de potentielles sanctions sur certains produits européens. Paris agira en concertation avec l'Union européenne.  

«Nous avons toujours dit devant l'OMC que nous considérions qu'il vaut mieux trouver des solutions amiables plutôt que s'engager dans des conflits commerciaux», a ajouté Sibeth Ndiaye sur BFMTV et RMC, au lendemain de l'annonce par les Etats-Unis de l'instauration de tarifs douaniers punitifs en octobre. «Je regrette que nous soyons engagés dans cette guerre commerciale avec les Etats-Unis car, quand on se fait la guerre, on a assez peu de chances de voir la croissance collective augmenter», a également déclaré la porte-parole du gouvernement français.

Sibeth Ndiaye a portant refusé de préciser la forme que pourraient prendre lesdites mesures, car, selon elle, il s'agit là d'«une menace des Américains» et «pas [de sa] réalisation». «Nous avons toujours dit aux Etats-Unis, depuis plusieurs mois, que nous considérions qu'il vaut mieux trouver des solutions amiables plutôt que s'engager dans des conflits commerciaux», a insisté la porte-parole.

Des tarifs douaniers américains dès le 18 octobre

Les Etats-Unis ont annoncé le 2 octobre qu'ils allaient frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs, quelques heures seulement après avoir remporté une «grande victoire» à l'OMC dans l'interminable affaire des subventions à Airbus.

Ces taxes douanières seront imposées à partir du 18 octobre : 10% sur les avions importés de l'Union européenne et 25% sur d'autres produits, dont le vin, le fromage, le café et les olives, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce (USTR).

La majeure partie des sanctions sera appliquée aux importations en provenance de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne et du Royaume-Uni, «les quatre pays à l'origine des subventions illégales» accordées à l'avionneur européen, selon l'USTR.

Le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer a expliqué que Washington espérait entamer des négociations avec l'Union européenne afin de résoudre ce conflit au bénéfice des travailleurs américains.

La réaction du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire ne s'est pas fait attendre. Selon lui, les Etats-Unis feraient «une erreur économique et politique» s'ils décidaient d'imposer ces sanctions tarifaires. Soulignant la volonté des Européens de faire redescendre les tensions, il a également affirmé qu'ils étaient prêts à «répondre de façon ferme» aux sanctions.