Economie

A Brégançon, Poutine vante les investissements français en Russie

Depuis la résidence d'été du président de la République française, le président russe a vanté les relations économiques entre les deux pays. La France est un des tous premiers investisseurs et le premier employeur étranger en Russie.

«Le volume des investissements d'entreprises russes en France représente 3 milliards de dollars, et inversement [entreprises françaises en Russie] 17 milliards», s'est félicité le président russe Vladimir Poutine lors de la conférence de presse commune donnée avec Emmanuel Macron depuis le fort de Brégançon ce 19 août.

Et il est vrai que, bien qu’affectées par les sanctions, les relations économiques franco-russes demeurent dynamiques et significatives. Elles font de la France, le premier investisseur étranger devant l'Allemagne en 2018 selon les chiffres du ministère français de l'Economie et des Finances. Des centaines de moyennes et grandes entreprises françaises dont 35 du CAC 40 sont également installées – parfois depuis des décennies – en Russie.

Sept d’entre elles figurent même dans le top 50 des entreprises étrangères en Russie que publie la version russe du magazine américain Forbes. C’est une française, Auchan, qui occupe la première place avec 356,1 milliards de roubles (4,9 milliards d’euros) de recettes en 2017.  

Grâce à elle mais aussi à Leroy-Merlin, Renault, Danone, L'Oréal, Sanofi…la France est aussi le premier employeur étranger en Russie. Renault, qui y produit des Logan près de Moscou et y vend sa gamme, domine le marché automobile russe. Il le doit à l’acquisition de 75 %, en 2014, via l’alliance Renault-Nissan, d’Avtovaz, constructeur historique de la marque Lada, en tête des ventes. La société d’ingénierie pétrolière Technip, était déjà implantée en Russie à l’époque de l’Union soviétique ; elle y est restée après sa fusion avec le texan FMC en 2010.

Banque, luxe, automobile, aéronautique, grande distribution...la France est présente dans tous les secteurs

La Société générale, après diverses opérations de rapprochement avec le groupe Interros, appartenant à l’homme d’affaire russe Vladimir Potanine, est devenue propriétaire de Rosbank, la cinquième banque russe.

La France est également présente dans le secteur aéronautique via une participation de 10% d’Airbus dans la société Irkut qui assemble le MC-21, nouveau moyen-courrier, moyen-porteur concurrent des Airbus A320 et Boeing 737. Le français Snecma construit aussi avec le russe NPO Saturn le moteur du SuperJet 100 de Sukhoï.

Total est un investisseur très important dans le gaz russe grâce à son contrat avec le groupe privé russe Novatek pour l’exploitation d’une usine géante de liquéfaction du gaz naturel issu de gisement de la presqu’île de Yamal pour un investissement record de 23 milliards d’euros. Située dans l’arctique russe elle a été inaugurée par Vladimir Poutine en décembre 2017 par -28°. 

Engie est un des principaux partenaires du géant public russe, Gazprom dans le projet de gazoduc sous-marin Nord-stream 2, mais aussi du groupe nucléaire russe RosAtom. Enfin, lors de son passage au Havre, le chef du gouvernement russe, Dmitri Medvedev a également évoqué la coopération dans la recherche sur l’intelligence artificielle. Mais des entreprises de taille plus modestes connaissent aussi des succès comme le distributeur de parfums Sephora, dont l’ouverture, en novembre, d’un second magasin à Saint-Pétersbourg après celui de Moscou, aurait provoqué une véritable cohue.

Les échanges commerciaux repartent

Après un tassement entre 2010 et 2016 les échanges commerciaux bilatéraux ont connu une hausse rapide de plus de 26% en 2017 à près de 13 milliards d’euros et continuent de croître en 2018 pour dépasser 15 milliards d’euros. Ils sont nettement déficitaires pour la France en raison, en partie, du poids des importations d'énergie.