Economie

Conforama compte supprimer 1 900 postes en France en 2020

L'enseigne de mobilier et d'objets de décoration Conforama a annoncé la suppression de 1 900 postes dans tout l'Hexagone. Deuxième étape d'un plan de refinancement, cette restructuration devrait être mise en œuvre à partir de début 2020.

Conforama, qui avait annoncé en avril une restructuration pour 2020, a donné le 1er juillet aux syndicats les grandes lignes de son plan : 1 900 suppressions de postes en France l'an prochain, avec la fermeture de 32 magasins Conforama et celle des 10 magasins de l'enseigne Maison Dépôt. Les effectifs du siège et du service après-vente ne seront pas non plus épargnés, ont fait savoir à l'AFP les syndicats CGT et FO du groupe, dont la maison mère, la société sud-africaine Steinhoff, souffre de difficultés financières.

Sur les 32 magasins qui doivent fermer l'an prochain et qui emploient actuellement 1 050 salariés, huit sont situés en Ile-de-France. Deux des trois magasins parisiens sont promis à la fermeture. Sont aussi prévues 600 suppressions de postes dans les 164 magasins Conforama restant ouverts, 124 suppressions au siège social et 26 au service après-vente, tandis que les 100 emplois des boutiques Maison Dépôt vont disparaître. Selon la CGT et FO, un plan de restructuration devait être présenté ce 2 juillet matin au comité central d'entreprise (CCE) de ce groupe qui compte quelque 9 000 salariés en France. Mais celui-ci ne s'est pas tenu, faute de participation des syndicats. 

La direction, qui a reçu le 1e juillet au soir les organisations syndicales à tour de rôle, a dit vouloir «optimiser le fonctionnement» de l'entreprise, a déclaré Jacques Mossé-Biaggini, délégué FO. Interrogée par l'AFP, la direction a répondu que «toute mesure qui aurait des conséquences sur l'emploi pour Conforama en France serait communiquée en priorité aux instances représentatives du personnel». «Conforama n'a pas d'autres commentaires à faire à ce stade», a-t-on ajouté.

Les premières lettres attendues pour janvier 2020

«Selon la direction, les premières lettres de licenciement seront envoyées le 1er janvier 2020 et le plan sera finalisé au plus tard fin mars 2020», a rapporté Mouloud Hammour, de FO. Le projet de restructuration devrait prendre la forme d'«un plan social contenant des mesures de reclassements internes et des départs volontaires», selon Abdelaziz Boucherit, de la CGT.

En avril, Conforama avait trouvé un accord avec ses créanciers sur un plan de refinancement de 316 millions d'euros, approuvé par la justice. La direction avait alors informé les représentants du personnel de ce vaste plan de refinancement ventilé en deux phases. La première phase était destinée au remboursement d'une partie de la dette du groupe et devait aussi remettre à flot la trésorerie de l'enseigne d'ameublement, décoration, électroménager et équipements informatiques. La seconde phase devait financer un plan de restructuration des magasins «déficitaires» au premier trimestre 2020, selon des sources syndicales, dont l'une disait aussi que la recherche d'un repreneur était «toujours d'actualité».

Déjà début mars, les syndicats de Conforama avaient fait part de leurs inquiétudes quant à l'avenir de l'enseigne. En janvier, le groupe avait cédé à Carrefour sa participation de 17% au capital de Showroomprivé, numéro deux français de déstockage en ligne, engrangeant ainsi un montant de 78,7 millions d'euros. Sa maison-mère, le groupe Steinhoff, est engluée dans un scandale financier lié à des irrégularités comptables. L'affaire avait éclaté en décembre 2017 et avait failli causer la banqueroute de l'entreprise avec la découverte d'un «trou» de six milliards de dollars dans ses comptes.

Lire aussi : General Electric annonce près de 1 000 suppressions d’emplois au lendemain des Européennes