«Nous espérons que [Michael Calvey et Philippe Delpal] seront libérés. Mais rien n'est fait de manière volontaire. C'est la loi russe et il faut la suivre», déclare Dmitri Peskov, le porte-parole du président, dans une interview donnée en anglais à RT.
Il évoque le sort de deux hommes d’affaires arrêtés le 15 février par des agents du FSB sur une plainte d’hommes d’affaires russes auxquels ils sont opposés dans un conflit pour la prise de contrôle d’une banque d’investissements russe, Vostotchny.
Depuis son arrestation, l'Américain Michael Calvey, qui travaille en Russie depuis plus de 20 ans à la tête du fonds d'investissements Baring Vostok, est sorti de prison et a été assigné à résidence. EN revanche son collègue français Philippe Delpal est toujours détenu à Moscou. Tous deux sont accusés d'être à l'origine d'une fraude d'au moins 2,5 milliards de roubles (environ 33 millions d'euros) alors qu'ils clament leur innocence.
Dans l’interview accordé à RT, le porte-parole du Kremlin affirme que le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, est personnellement informé de l'affaire «car il comprend qu'elle provoque beaucoup de questions parmi certains investisseurs étrangers».
Le porte-parole du président confie également : «Le cas de Michael Calvey est très malheureux, nous en sommes désolés […] Bien sûr, nous aimerions voir Michael parmi les participants du Forum [de Saint-Pétersbourg] car il en est un participant actif depuis 15 ans et nous le connaissons en tant qu'homme d'affaires fiable, très dévoué au marché russe.»
Michael Calvey a soumis une demande au Comité d'enquête pour pouvoir se rendre au Forum, organisé du 6 au 9 juin à Saint-Pétersbourg, mais n'a pas encore obtenu de réponse.
«Une enquête uniquement à charge»
«C'est une enquête à charge, uniquement à charge», s’insurge pour sa part Cécile Delpal, l’épouse du partenaire français de Michael Calvey, citée par l’AFP.
L’épouse de Philippe Delpal a pourtant dit espérer que l’affaire finirait bien car, et selon elle, «les rapports sont formels : c'est une affaire commerciale qui n'a rien à faire au pénal.»
Elle dit aussi savoir que «le dossier est suivi au niveau des autorités françaises ici à Moscou mais aussi en France, à un haut niveau». Lors d'une visite à Moscou en avril, le PDG de Total Patrick Pouyanné avait dit vouloir aborder la question avec le président russe Vladimir Poutine.
L'ambassadeur de France en Russie, Sylvie Bermann, devrait se rendre au Forum économique de Saint-Pétersbourg, contrairement à l'ambassadeur américain John Huntsman, qui proteste ainsi contre les poursuites visant Mike Calvey.
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