«La croissance du PIB au cours des trois dernières années a été en moyenne de 1,4% et devrait se poursuivre au même rythme en 2019», affirme le Fonds monétaire international dans son rapport annuel sur la Russie.
Pourtant, selon l’institution, «les contributions extérieures à la progression de l’économie devraient être limitées, car les sanctions, l'incertitude politique et commerciale mondiale et la baisse des prix du pétrole ont remplacé les conditions extérieures favorables qui ont contribué à la croissance dans les années 2000».
Le FMI loue aussi la politique économique mise en place par les autorités depuis 2014 «dans des conditions difficiles, sous la forme d'un ciblage de l'inflation, de la flexibilité du taux de change et de la politique budgétaire».
En revanche l’institution déplore que le Fonds de prévoyance national (réserve pour anticiper les déséquilibres du système de retraites) soit souvent utilisé comme une réserve budgétaire pour les dépenses de l’exercice en cours, plutôt qu’alloué à des placements de haut rendement.
L’institution constate aussi une nette amélioration de la solidité du secteur financier qui permet aux banques de mieux soutenir la croissance. Elle recommande tout de même d’en poursuivre l’assainissement, notamment en encadrant mieux les prêts à la consommation souvent attribués sans garantie.
Impact attendu des dépenses d'infrastructures sur la croissance
Autre succès économique, la stabilisation de l’inflation dont le FMI prévoit qu’elle ne dépassera pas 4% en 2019, alors qu’elle atteignait près de 20% par an dans les années 2000. L’institution estime désormais que la politique monétaire est modérément serrée et que le temps est venu de pratiquer un assouplissement (émission monétaire) pour soutenir l’investissement.
L’institution pense aussi que «les dépenses en infrastructures publiques chiffrées dans le cadre des projets nationaux [88 milliards d’euros d’ici 2024] devraient permettre une croissance potentielle de 0,1 à 0,5 point de pourcentage».
Malgré tout, au titre des faiblesses structurelles pouvant ralentir la croissance, le FMI pointe «le problème persistant de l’absence de concurrence dans l’économie et, partant, la forte empreinte de l’Etat, tant par sa part importante dans l’économie que par son intrusivité dans les activités commerciales». L’Etat russe est en effet actionnaire majoritaire, et souvent unique, de près de 30 000 entreprises dont le FMI recommande d’améliorer la gestion ainsi que la transparence de la comptabilité.
Le FMI estime par ailleurs «bienvenus» les projets des autorités en faveur d'un changement du système fiscal (notamment le relèvement du taux supérieur de TVA de 18% à 20%) ainsi que l’augmentation prévue des investissements publics, des dépenses supplémentaires en matière de santé et d’enseignement «à condition qu’elles soient bien ciblées pour améliorer encore le capital humain relativement fort de la Russie».
Enfin, l’institution présidée par la Française Christine Lagarde salue la décision de la Russie d’avoir été un des premiers pays à se porter volontaire pour une évaluation de sa transparence budgétaire par le FMI dès 2014.
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