Economie

Les combats en Libye propulsent les cours du brut à leur plus haut niveau depuis novembre

Les prix mondiaux du brut ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre, poussés par les réductions de production de l’OPEP, les sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela, ainsi que l’escalade des combats en Libye.

Les indices de références du Brent et du WTI ont tous deux atteint ce 8 avril leur plus haut niveau depuis novembre, respectivement à 70,76 dollars (62,80 euros) et 63,48 dollars (56,30 euros) le baril.

Pour Hussein Sayed, stratège en chef des marchés du courtier en contrats à terme FXTM, cité par Reuters : «Les réductions d’approvisionnement en cours et les sanctions américaines imposées à l’Iran et au Venezuela ont été le principal moteur des prix tout au long de cette année.»

Il estime toutefois que «le dernier coup de pouce a été apporté par l'intensification des combats en Libye, qui fait craindre de nouvelles ruptures d'approvisionnement».

Les combats se déroulent actuellement au sud de Tripoli, loin de la plupart des principaux champs pétroliers du pays. Toutefois, les exportations du gisement de Sharara, à 700 kilomètres au sud de Tripoli passent par le terminal de Zawira qui ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. C’est pourquoi les analystes redoutent des perturbations dans les exportations, principalement vers l’Europe du Sud, à mesure que la situation se détériore.

La Libye était le 20e producteur de pétrole en 2018, avec plus d'un million de barils par jour, exportés en majorité vers l’Italie et de façon croissante par l’Espagne mais aussi la Chine.

Le pays reste fracturé, sans pouvoir centralisé, depuis l’intervention des puissances occidentales qui ont abouti au renversement du gouvernement dirigé par Mouammar Kahdafi assassiné au terme des combats.  

Il existe actuellement deux principales forces concurrentes en Libye : un gouvernement, reconnu par la communauté occidentale, siégeant dans la capitale Tripoli, et un parlement rival à Tobrouk, soutenu par les forces du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle la majeure partie du pays.

La semaine dernière, le gouvernement basé à Tripoli a déclaré une attaque «sur toutes les lignes de front» contre l'avancée des troupes de Haftar en direction de la capitale Tripoli, alors que de violents combats se déroulaient autour de la ville.

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