Economie

Les sanctions contre le secteur pétrolier vénézuélien font remonter les cours du brut

Les sanctions contre PDVSA, qui s'ajoutent à celles décrétées plus tôt contre le pétrole iranien, poussent les prix du pétrole vers le haut. Quant aux membres de l'Opep et à la Russie, ils réduisent leur production pour soutenir les cours.

Malgré une légère correction le 5 février, les cours du brut ont atteint début février leur plus haut niveau depuis le creux de fin décembre. Le brut américain WTI (West Texas Intermediate) a frôlé 55 dollars (48 euros) et le baril de Brent, référence pour les marchés européens, est remonté près de 63 dollars (55 euros). Pour la plupart des analystes du marché, cette hausse est causée par une anticipation du resserrement de l’offre. Une conséquence directe des sanctions décidées fin janvier par les Etats-Unis contre le secteur pétrolier public vénézuélien, c’est-à-dire l’entreprise Petroleos de Venezuela SA (PDVSA).

Ces sanctions devraient mettre un terme à la plupart des exportations de pétrole du Venezuela vers les Etats-Unis, réduisant l’offre d’environ 500 000 barils par jour avec des conséquences pour les raffineries étasuniennes. Mais ces sanctions contre le pétrole vénézuélien pourraient avoir des conséquences plus étendues que la raréfaction de l’offre aux Etats-Unis. En principe, elles interdisent seulement aux personnes morales et physiques étasuniennes ou résidant aux Etats-Unis d’acheter le pétrole.

Mais elles pourraient aussi dissuader des acheteurs situés en dehors des Etats-Unis. De plus, elles s’ajoutent aux sanctions déjà décidées contre le pétrole de l'Iran, quatrième producteur mondial et membre de l'OPEP. Selon une analyse de la banque Barclays, la réduction de la production de pétrole résultant des récentes politiques contre l'Iran et le Venezuela s'élève à deux millions de barils par jour.

Elles s’ajoutent à la réduction de la production de pétrole décidée par les pays membres de l’Opep lors de leur dernier sommet du 7 décembre, rejoints par des producteurs non-membres comme la Russie. Cette réduction, dont l'entrée en vigueur était fixée au 1er janvier 2019, doit réduire la production cumulée des membres de l’Opep et de leurs partenaires dans cet accord de près de 1,2 million de barils par jour. A elle seule, la Russie s'est engagée à réduire progressivement sa production de pétrole, de 50 000 barils par jour par rapport à octobre, mais n’a atteint cet objectif que début février.

En France, les prix à la pompe sont repartis à la hausse, selon les données hebdomadaires publiées par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Le gazole, carburant le plus vendu avec près de 80% des volumes, s'affichait à 1,4213 euro le litre en moyenne, contre 1,4182 euro la semaine précédente.


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