Economie

Les sept principales banques anglaises prêtes au pire en cas de Brexit dur

La Banque d'Angleterre vient de rendre un rapport concernant les tests de résistance effectués sur les principales banques du pays. Elle a imaginé, dans le pire des scénarios, une récession brutale de 8% et un effondrement des prix de l'immobilier.

A deux semaines d’un vote crucial sur le Brexit à la chambre des communes, la Banque d’Angleterre vient de rendre un rapport sur l’impact qu'auraient différents scénarios de sortie de l’UE sur les banques britanniques. Cette étude, réalisée à la demande du Parlement, passe à la loupe les sept principales institutions financières britanniques : Barclays, HSBC, Lloyds, Santander UK, Royal Bank of Scotland, Nationwide Building Society et Standard Chartered.

Selon ce rapport, dans le scénario d’un Brexit dit «désordonné» c’est-à-dire sans accord, les sept banques pourraient encaisser un choc de pertes cumulées sur leurs créances et leurs opérations boursières allant jusqu'à 170 milliards de livres sterling (191 milliards d’euros). Et, selon l’institution, elles possèdent assez de capital pour continuer à exercer leur activité de prêt, essentielle pour l’économie.

Ensemble elles disposent de 1 000 milliards de livres d'actifs dits «liquides», c'est-à-dire négociables à tout moment, comme des obligations souveraines, qui leur permettraient même de survivre à trois mois de perturbations sur leurs marchés de financement. Il est vrai que le 23 novembre dernier, l’Autorité européenne des marchés financiers a eu la mansuétude d’annoncer qu’elle continuerait de reconnaître temporairement les chambres de compensation britanniques qui gèrent les opérations de paiement interbancaire de clients de l’Union européenne. Elles captent aujourd’hui 90% des opérations de couverture sur les risques de change et de taux des entreprises européennes.

Dans le pire des scénarios envisagé par la Banque d’Angleterre, le taux de chômage atteindrait 7,5%, les prix des logements chuteraient de 30% et l’économie se contracterait d’environ 8% en un an, soit une crise plus grave que celle de 2008.

En outre, le Royaume-Uni «perd le bénéfice d’accords commerciaux en vigueur avec des pays non membres de l'UE dont il jouit en tant qu’Etat membre», précise la banque centrale. L'institut d'émission imagine aussi une situation où «l'infrastructure frontalière du Royaume-Uni est également supposée incapable de faire face aux exigences des douanes».

Mais, en tête de son rapport, la Banque n’omet pas de souligner qu’il ne s’agit pas de «prévisions» mais uniquement de scénarios destinés à mettre préventivement les banques en situation de crise pour évaluer leur capacité à y résister.

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