Selon un rapport du World Gold Council (WGC) publié le 1er novembre, la Banque centrale de Russie a acheté plus de 92 tonnes d'or au cours des trois mois précédant la fin septembre, portant ses réserves au delà des 2 000 tonnes. Un total qu'elle n'avait plus atteint depuis l'ère soviétique, en 1941.
Sur cette période, Moscou a acheté plus d'or que n'importe quel autre pays au monde. La Turquie l'Inde et le Kazakhstan suivent, mais de très loin, avec respectivement 18,5 tonnes, 13,7 tonnes et 13,4 tonnes. Le WGC note par ailleurs que les ventes nettes ont été virtuellement inexistantes sur la période, seules la République tchèque (-0,5 tonnes) et l'Allemagne (-0,2 tonnes) ayant enregistré un faible baisse de leurs réserves.
Ces données s'inscrivent dans la stratégie de dédollarisation de Moscou, entamée depuis maintenant plusieurs mois en réaction à la politique étrangère agressive de Washington. Et la tendance comme l'avait déjà expliqué début octobre Vladimir Poutine ne devrait que s'accélérer.
Anatoly Aksakov, président du Comité des marchés financiers de la Douma, a confirmé dans une interview à RIA Novosti que la banque centrale russe allait poursuivre ses achats d'or dans les mois à venir, tout continuant de vendre les bons du Trésor américain qu'elle détient. Alors qu'en 2010, la Russie possédait près de 176 milliards de dollars de dette souveraine américaine, cet investissement est tombée à un minimum historique en août dernier, à 14 milliards de dollars.
Cette stratégie de dédollarisation trouve un relais auprès Pékin, désigné à l'instar de Moscou comme «menace» par la stratégie sécuritaire américaine dévoilée en décembre 2017. Le président russe et son homologue chinois Xi Jinping ont ainsi annoncé le 11 septembre dernier leur volonté de se passer du dollar dans le cadre de leurs échanges commerciaux.
Lire aussi : La Russie et la Chine renforcent leur coopération monétaire contre le dollar