«Je pense qu'il est possible d'utiliser d'autres devises en Afrique [que le dollar]», a expliqué à la presse Dimitri Mazepine, copropriétaire du plus grand fabricant d'engrais de Russie, Uralchem et du groupe d'engrais russe Uralkali. «Nous savons que la VTB [banque publique russe du commerce extérieur] prévoit d'étendre ses activités dans la région. Nous pourrions donc passer à des règlements dans les devises qui conviennent le mieux au prêteur.»
Plus tôt ce mois-ci, les autorités russes avaient annoncé qu’elles envisageaient de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire la dollarisation de l’économie du pays. «Les entreprises russes sont prêtes à trouver une alternative au dollar dans les accords mutuels avec les pays du continent africain», déclarait récemment Dmitri Mazepine, qui est aussi le président du Conseil des affaires Russie-Zimbabwe. Ce projet a pour objectif principal de rendre plus rentable l'utilisation de roubles au lieu de dollars par les principaux exportateurs russes.
Cette mesure aurait pour objectif de protéger l’économie du pays contre des sanctions imminentes imposées par les Etats-Unis, qui menacent d’interdire les investissements dans les obligations souveraines de la Russie, ainsi que de couper le pays des transactions en dollars.
Le responsable de la structure bilatérale a également expliqué que les entreprises russes rencontraient encore des difficultés pour faire des affaires en Afrique, la logistique étant l'un de leurs principaux problèmes. «Tous les pays africains n’ont pas accès à la mer ou à l’océan. Tous les territoires n'ont pas de voies ferrées», a expliqué Dimitri Mazepine.
A ses yeux, les garanties financières sont considérées comme un autre problème important. «Il est important de mettre en place des garanties de paiement, car la plupart des pays sont très instables du point de vue financier», a-t-il encore déclaré.
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