Economie

Face à la «folie impérialiste» américaine, le Venezuela snobe le dollar pour d'autres devises

Sous le coup d'une nouvelle série de sanctions financières décrétées par Washington, l'économie vénézuélienne est impactée tant sur les marchés public que privé. Mentionnant explicitement la devise américaine, le pays a annoncé sa riposte monétaire.

Tareck El Aissami, ministre vénézuélien de l'Industrie et de la Production nationale, a déclaré le 16 octobre que les sanctions économiques infligées à Caracas par Washington empêchaient son pays de continuer à utiliser le dollar sur le marché national.

Le ministre a ainsi annoncé que «les transactions du marché national» seraient dorénavant référencées en euros, en yuans et en d'autres monnaies convertibles.

«[Ces nouveaux référencements] incluront les enchères effectuées sur le Dicom [le système complémentaire de changes flottants vénézuélien]» a expliqué Tareck El Aissami, précisant que toutes les banques privées basées au Venezuela étaient obligées de participer au Dicom, la plateforme monétaire qui intègre le Venezuela dans le système international de changes flottants (celui-ci déterminant le comportement des monnaies entre elles sur les marchés internationaux).

Dans le cadre de cette annonce, Tareck El Aissami a déploré «la folie de l'impérialisme» américain, expliquant comment, selon lui, le blocus financier qui frappe le Venezuela affectait directement les secteurs public et privé de son pays, particulièrement l'industrie pharmaceutique et l'agriculture.

Le 21 septembre 2018, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, annonçait en effet que les Etats-Unis s'apprêtaient à mettre en place «une série d'actions» imminentes afin d'accroître la pression contre Caracas.

Le dollar : ennemi public numéro 1 du Venezuela

Dans un contexte de crise monétaire agrémentée de nombreuses pressions internationales, Nicolas Maduro, président vénézuélien, annonçait le 17 août 2018 un plan de rétablissement de l’économie de son pays. Face au déséquilibre entre le prix des biens de consommation et les coûts de production, Nicolas Maduro avait entre autres déploré que «tous les prix [soient] dollarisés», s'engageant ainsi à viser un «processus d’ajustement équilibré et juste» sur la base des schémas internationaux et «avec l’indexation sur le Petro».

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