Economie

Donald Trump prédit l'effondrement des marchés s'il venait à être destitué

Sur la chaîne Fox News, Donald Trump a estimé que s'il était poussé à la destitution, les places boursières pourraient plonger. Le président américain dit souvent être responsable de la bonne santé économique actuelle du pays.

Avec une tempête judiciaire aux portes de la Maison Blanche, le président Donald Trump a averti que l'économie américaine allait «s'effondrer» s'il devait être destitué.

«Si jamais j'étais destitué, je pense que les marchés s'effondreraient et que chacun deviendrait plus pauvre», a-t-il dit dans une interview diffusée ce 23 août au matin par la chaîne Fox News.

Une destitution («impeachment») du locataire de la Maison Blanche reste très hypothétique avec une majorité républicaine au Congrès, mais cette idée est revenue dans l'actualité depuis que son ancien avocat personnel, Michael Cohen, a affirmé le 21 août sous serment avoir acheté, à la demande de Donald Trump, le silence de deux maîtresses présumées afin de ne pas compromettre sa campagne présidentielle victorieuse de 2016.

Michael Cohen, accusé de violation des lois sur le financement électoral, a passé un accord de négociation de peine avec les autorités, qui pourrait l'amener à collaborer avec le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'épineuse enquête du dossier russe.

Dans le cadre des investigations de l'équipe Mueller, un autre proche de Donald Trump, Paul Manafort, s'est retrouvé devant la justice. L'ancien directeur de campagne du milliardaire républicain a été reconnu le 21 août coupable de fraude fiscale et bancaire.

Mais ces affaires ne semblent pas inquiéter Donald Trump outre mesure.

«Je ne sais pas comment on peut destituer quelqu'un qui fait un super travail», a-t-il lancé lors de son interview sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs.

Le président américain s'attribue souvent la bonne santé économique de son pays et son euphorie boursière, due, en partie, à ses réformes fiscales.

Interrogé sur le cas de Paul Manafort, dont la sentence n'est pas encore connue mais qui risque plusieurs années de prison, le locataire de la Maison Blanche a refusé de dire s'il envisageait de lui accorder une grâce présidentielle. Il n'a ni confirmé, ni infirmé, étudier cette option, qui ne manquerait pas de faire grincer des dents l'opposition démocrate.

«Une des raisons pour lesquelles je respecte tellement Paul Manafort est qu'il est allé au bout de ce procès», a-t-il déclaré. Une manière d'égratigner, par contraste, ceux qui ne vont pas «jusqu'au bout», et passent des accords de plaider-coupable, qui leur permettent d'espérer des sentences allégées.

«Contrairement à Michael Cohen, [Paul Manafort] a refusé de céder ou inventer des histoires pour passer un accord. Tellement de respect pour cet homme si courageux !», avait-il déjà tweeté le 22 août.

Avec Fox News, il a un peu adouci le ton à propos de son ancien avocat qui s'était un temps dit prêt à «prendre une balle» pour son patron.

«C'est quelqu'un qui était probablement avec moi pendant près de 10 ans. Je le voyais parfois [...] J'ai toujours trouvé que c'était un mec sympa», a-t-il déclaré.

La Maison Blanche avait déjà assuré le 22 août que Donald Trump n'était «pas du tout inquiet» des éventuelles révélations que pourrait faire Michael Cohen.

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