Les prix à la consommation ont augmenté de 2,1% sur un an en France en juin, soutenus comme le mois précédent par une accélération des prix de l'énergie, selon une estimation provisoire publiée vendredi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Très faible depuis plusieurs années, l’augmentation de l’indice des prix s'établit en juin légèrement au-dessus de la cible fixée par la Banque centrale européenne (2%), après avoir déjà atteint 2% le mois dernier (sur 12 mois glissants).
D'après l'Insee, cette dynamique est surtout portée par la hausse des prix de l'énergie (+12,2%) principalement causée par l'augmentation des prix du pétrole. Ainsi, sur la période de calcul, le prix du baril de Brent est passé de 48 à 79 dollars (de 41 à 68 euros), pendant que l’indice de prix des produits alimentaires augmentait de (+1,9%).
Les prix des produits manufacturés reculent quant à eux légèrement, de 0,2%, comme au mois de mai, tandis que ceux du tabac augmentent de 16,3% (contre +16,1% en mai).
L'inflation dans le secteur des services ralentit, elle, légèrement (+1,3% contre +1,5%), «la baisse des prix des loyers dans le parc social», étant compensée par un «rebond saisonnier de ceux des services de transports».
Les indicateurs français sont dans la moyenne européenne, ainsi que celle de la zone euro, et marquent un plus haut depuis à peu près cinq ans après une brève période déflationniste au début de l’année 2015. C'est un soulagement pour la Banque centrale européenne dont le mandat est la maîtrise des prix dans la zone euro. Elle peinait depuis plusieurs années à atteindre cet objectif d’environ 2%, en partie à cause de la stabilité des prix dans la première économie européenne, l’Allemagne.
Lors de sa dernière annonce, le 14 juin, Mario Draghi, le président de l’institution monétaire basée à Francfort avait lié à cette évolution anticipée la fin progressive, réclamée avec insistance par l’Allemagne, de sa politique de rachat de dettes publiques et privées commencée en mars 2015.
Le rythme mensuel devrait donc passer à 30 milliards d’euros, puis 15 milliards d’euros, avant l'arrêt du programme dit «d’assouplissement quantitatif» à la fin de l’année 2018. Sur l’ensemble de la période, la BCE aura coordonné le rachat d’environ 2 400 milliards de dettes – un peu plus que le produit intérieur brut (PIB) de la France (2 350 milliards d'euros attendus en 2018).
Paradoxalement, et en raison des critères rigoureux pour l'autorisation de rachat de dette, la Grèce, dont l’économie a été dévastée par la crise de sa dette publique et les politiques d’austérité qui lui ont été imposées, n’a quasiment pas profité de ce programme. C'est pourtant le pays d'Europe qui en aurait eu le plus grand besoin.
Jean-François Guélain