C'est une annonce qui place encore davantage l'Italie en marge des orientations des autres Etats membres de l'Union européenne (UE) : le 14 juin, le nouveau ministre italien de l'Agriculture a annoncé, à l'occasion d'un entretien accordé au quotidien La Stampa, que son pays ne comptait pas ratifier l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada (CETA).
«Nous ne ratifierons pas l'accord de libre-échange avec le Canada parce qu'il ne protège qu'une petite partie de nos AOP (appellations d'origine protégée) et de nos IGP (indications géographiques protégées)», a expliqué Gian Marco Centinaio, membre de la Ligue.
Ce refus provoquera sans nul doute de nombreuses réactions. L'Italie est en effet, parmi les 28 Etats membres de l'UE (bientôt 27 après le départ annoncé du Royaume-Uni), le pays qui compte le plus grand nombre de produits porteurs de l’appellation IGP et AOP.
Le CETA a été approuvé en février 2017 par le Parlement européen. Il est entré en vigueur de manière provisoire en septembre dernier mais la procédure requiert encore une ratification par chaque parlement national. Ce n'est qu'à cette condition qu'il produira ses effets. L'annonce de Gian Marco Centinaio vient donc compromettre l'avenir du texte.
Le nouveau gouvernement italien, composé de membres de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles, multiplie les prises de position marquant son désaccord avec le consensus, déjà fragile, des pays membres de l'UE. Le 13 juin, Rome a officialisé son mécontentement de la politique migratoire européenne en annonçant sa volonté de créer un «axe» avec l'Autriche et l'Allemagne contre l'immigration clandestine.