Ankara, qui dispose de la 11e réserve mondiale d'or, a annoncé son intention de rapatrier 220 tonnes de son métal précieux qui sont à l'heure actuelle stockées dans les coffres de la Réserve fédérale américaine, selon le média turc Yeni Safak.
Une annonce qui intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est publiquement pris au dollar, monnaie dans laquelle les prêts internationaux sont libellés. «Pourquoi devrions-nous faire tous nos prêts en dollars ? Utilisons une autre monnaie. Je propose que les prêts soient réalisés en se basant sur l'or», a ainsi suggéré le président turc lors d'un discours à Istanbul, le 16 avril.
Une prise de position forte qui s'explique par la dégringolade de la livre turque vis-à-vis de la monnaie américaine ses dernières années : fin 2013 un dollar valait deux livres, alors qu'aujourd'hui un dollar en vaut quatre. «Avec le dollar, le monde est toujours sous la pression des taux change», a fait valoir le président turc, soutenant que le métal précieux permettrait d'éviter ces problèmes : «L'or n'a jamais été un outil d'oppression à travers l'histoire.»
Depuis 2012, plusieurs pays ont décidé de rapatrier leurs réserves d'or entreposées jusqu'à présent dans les coffres de la Réserve fédérale. La vague a commencé en 2012, lorsque le Venezuela a annoncé le retour de ses 160 tonnes d'or placées aux Etats-Unis. L'Allemagne lui a emboîté le pas. Elle a rapatrié 300 tonnes entre 2013 et 2016, avant d'être imitée par les Pays-Bas, qui en ont récupéré 122,5 tonnes.