Economie

En visite à Moscou, Bruno Le Maire dénonce les sanctions américaines contre la Russie

Depuis 2014, les sanctions américaines et européennes contre la Russie ont produit des effets délétères, notamment pour les exportateurs français. Pour Paris, le temps est-il venu de reprendre les affaires avec la Russie ?

Le fossé entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur le dossier des sanctions économiques à l'encontre de la Russie continue de s'agrandir. En visite à Moscou ce 19 décembre, le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a dénoncé les sanctions décidées unilatéralement par les Etats-Unis contre la Russie en juillet 2017. «Notre position est que nous n'approuvons pas, par principe, les sanctions extraterritoriales», a ainsi déclaré le ministre au côté de son homologue russe Maxim Orechkine, cité par l'agence Tass.

Vers davantage de coopération ?

«[Celles-ci] rendent très difficile le développement du commerce ainsi que des autres relations entre les pays européens et la Russie», a encore déploré Bruno Le Maire, qui a également rencontré le vice-président du gouvernement russe Arkadi Dvorkovitch ainsi que le ministre russe de l'Industrie Denis Mantourov. «Nous voulons approfondir notre coopération économique et l'étendre à de nouveaux champs comme l'énergie renouvelable», a-t-il fait savoir sur Twitter.

«Nous sommes convaincus que l'économie ne doit pas être otage des problèmes politiques», a encore déclaré Bruno Le Maire, cité par l'AFP, alors même que les sanctions économiques à l'encontre de la Russie, appuyées par la France, visaient notamment à faire plier Moscou sur le dossier ukrainien. Ainsi, depuis 2014 et le début de la crise ukrainienne, la France et les pays de l'Union européenne s'étaient montrés solidaires des Etats-Unis malgré le préjudice pour les entreprise exportatrices, notamment allemandes et pour le secteur agroalimentaire. Ces pays reprochaient notamment à Moscou le rattachement de la Crimée à la Russie à la suite d'un référendum.

Les nouvelles sanctions américaines de juillet 2017 ont-elles été celles de trop pour les Européens, qui paient l'addition de la politique de sanctions contre la Russie orchestrée depuis Washington ? Alors que Bruxelles tirait le signal d'alarme, évoquant une décision non concertée, et avait même brandi la menace de représailles à l'encontre de Washington, Paris avait jugé les sanctions américaines contraires au droit international. Les grands groupes ainsi que les entreprises européennes étant susceptibles d'en subir les conséquences, la diplomatie française avait dénoncé le caractère «extraterritorial» des sanctions américaines.

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