«Ils nous ont dit : "Circulez il n'y a rien à voir"», a déploré Vincent Labrousse, délégué CGT de l'équipementier GM&S cité par l'AFP. Et de constater : «Nous n'avons eu aucune avancée [...] Cette réunion est la pire depuis le début de notre combat.» Les représentants des salariés de l'entreprise creusoise espéraient rencontrer Emmanuel Macron ce 23 octobre 2017. Mais leurs espoirs ont été douchés. Ils n'ont finalement été reçus que par trois conseillers de l'Elysée. Se déclarant «déçus» et «amers», les syndicalistes ont estimé n'avoir rien obtenu de nouveau.
A l'Elysée, on souligne l'ambiance «sereine» de la rencontre et on met en avant que lesdits conseillers avaient fait le tour des mesures d'accompagnement mises en place pour maintenir l'activité sur le site de GM&S à La Souterraine. Mais pour les salariés, le compte n'y est pas. Ceux-ci ont ainsi déposé le 20 octobre dernier devant le tribunal administratif de Limoges un recours en annulation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) dont ils critiquent notamment les critères de sélection des 156 personnes licenciées. Ils réclament aussi des primes supra-légales aux indemnités de licenciement, évoquant une somme allant jusqu'à 75 000 euros par personne. «[Les conseillers de l'Elysée] n'ont pas voulu en entendre parler», a encore regretté Vincent Labrousse, lui-même concerné par le plan de licenciement.
Fin de non-recevoir pour ceux qui «foutent le bordel»
La déconvenue des représentants du personnel de l'emboutisseur creusois fait écho à la phrase controversée d'Emmanuel Macron saisie par une caméra le 4 octobre dernier. Alors que les salariés de GM&S et plusieurs élus manifestaient à l’occasion de la visite du chef de l'État à Égletons (Corrèze), le président avait alors critiqué, en aparté, «ceux qui foutent le bordel», conseillant aux manifestants ainsi désignés de chercher un poste dans une entreprise du département. Des propos critiqués par la gauche et la CGT.
Emmanuel Macron avait ensuite tenté de désamorcer la polémique, expliquant qu'il avait visé ceux qui bloquent tout pour toucher «la supra-légale», une prime de licenciement supplémentaire. «Je ne l'accepte pas. Et donc je dis les choses comme elles sont», avait-il encore martelé.