Economie

Après les sanctions, la Russie cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du dollar

Réduire la dépendance de son économie à l'égard de la monnaie américaine est, dans le contexte actuel, un «besoin impérieux» pour Moscou, d’après le ministère russe des Affaires étrangères qui se dit aussi «déçu» de la politique de Trump.

«Bien évidemment, nous allons accélérer notre travail de  substitution des importations [par des produits nationaux], de réduction de notre dépendance vis-à-vis des systèmes de paiement américains, et du dollar comme une monnaie de paiement, etc. Cela devient maintenant un besoin impérieux», a déclaré Sergueï Riabkov, ministre adjoint des affaires étrangères de la Fédération de Russie dans une interview au magazine Mejdounarodnaïa Jizn. «Les Etats-Unis se servent de leur rôle dominant dans le système monétaire et financier pour mettre la pression sur les entreprises étrangères, y compris russes», a ajouté le ministre-adjoint. D'après lui, si la Russie ne crée pas de systèmes économiques viables où cette dépendance sera moins importante, elle «restera à la remorque, et c’est justement ce qu’ils veulent».

Le diplomate s’est également déclaré «déçu» par la politique étrangère de l’administration Trump qu’il a qualifié de «la suite, à plusieurs égards, des pires aspects de l’héritage d’Obama».

En 2014, après le premier lots de sanctions imposées à Moscou par Washington, les systèmes internationaux de paiement Visa et MasterCard ont interrompu les services de cartes de plusieurs banques russes, sans aucun avertissement. Même si, pour certaines banques, le service a été restauré par la suite, le gouvernement russe a décidé de créer un système de paiement national et a introduit en 2015 la carte «Mir». Equivalent russe de Visa et MasterCard, cette carte est maintenant acceptée sur tout le territoire russe.

Donald Trump a signé le 2 août de nouvelles sanctions antirusses (mais aussi anti-iraniennes et anti-nord-coréennes) après son vote par une écrasante majorité des parlementaires américains, tout en déclarant que cette loi était «significativement imparfaite». Les nouvelles restrictions visent surtout le secteur énergétique russe et permet aux Etats-Unis de sanctionner les sociétés qui investissent largement dans ce secteur ou coopèrent avec Moscou dans le domaine de l’énergie.

L’Union européenne a exprimé sa préoccupation concernant la nouvelle loi qui pourrait, selon son dirigeant, saper la sécurité énergétique de Bruxelles. Le 2 août, le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est déclaré prêt à réagir pour protéger son économie et prendre des contre-mesures «en quelques jours». Les entreprises américaines du secteur de l'énergie ont également critiqué ce renforcement des sanctions déjà existantes qu'elles considèrent comme nuisible pour les affaires.