La forte hausse du prix des monnaies virtuelles depuis le mois de mai a eu un effet inattendu dans l'industrie informatique russe : la demande de cartes graphique excède désormais l'offre disponible, et il est devenu difficile de s'en procurer. Selon le distributeur de matériel informatique Treolan, les livraisons ont triplé au cours des deux derniers mois, et les prix ont grimpé de près de 80%.
Cela s'explique par une caractéristique singulière des crypto-monnaies qui laisse plus d'un internaute rêveur : la création de nouvelles unités est accessible à tous et dépend seulement de la puissance de calcul des ordinateurs de chacun.
La plupart des crypto-monnaies – à l'exception notable du Ripple – n'ont en effet pas d'organe central de contrôle, et il donc possible pour tout un chacun de participer à la création monétaire. Pour cela, il est nécessaire de «miner». C'est à dire de prêter la puissance de calcul de son ordinateur pour qu'il vérifie puis inscrive sur un registre public (appelé chaîne de bloc) les transactions effectuées sur le réseau.
Cette action, qui demande une puissance de calcul conséquente, est alors récompensée par la création de nouvelles unités, avec des revenus proportionnels à la puissance de calcul déployée. Quiconque dispose d'un accès internet et du matériel informatique adéquat peut donc prendre part à cette activité. Et pour être le plus efficace possible, il est indispensable d'être équipé d'une bonne carte graphique, ce qu'ont bien compris les «mineurs» russes.
C'est entre autre de cette indépendance vis-à-vis des banques centrales que découle la popularité des crypto-monnaies, et du bitcoin en particulier (actif financier le plus performant de l'année 2016). L'anonymat des transactions et la masse monétaire limitée (21 millions de Bitcoins, divisibles jusqu'à huit décimales maximum) étant ses autres atouts majeurs.
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