Les sénateurs américains se sont mis d'accord sur un nouveau train de sanctions contre la Russie. Le texte comprend également une disposition qui empêche la Maison-Blanche de les alléger, de les suspendre ou d'y mettre fin sans l'approbation du Congrès.
Ces mesures, jointes à l'amendement d'un projet de loi qui concerne des sanctions contre l'Iran, ont été prises pour punir la Russie de sa présumée ingérence dans les élections américaines, de son soutien au gouvernement syrien, du rattachement de la Crimée ou encore parce qu'elle aurait «violé les droits de l'Homme», selon l'agence de presse Reuters.
Elles affecteront l'industrie minière et métallurgique, le transport maritime et ferroviaire, et réimposeront des sanctions qui avaient été mises en place dans le domaine énergétique et sur le financement de la dette, toujours d'après Reuters.
Soutenu par les républicains et les démocrates, le projet d'amendement devrait être voté par le Sénat sans difficultés le 15 juin. Il devra ensuite passer par le Congrès avant d'être signé par le président Donald Trump pour entrer en vigueur.
«En codifiant les sanctions existantes et en exigeant l'approbation du Congrès pour les réduire ou les lever, nous nous assurons que les Etats-Unis continuent de punir le président [Vladimir] Poutine pour ses actions imprudentes et déstabilisatrices», s'est réjoui le sénateur démocrate Chuck Shumer dans un communiqué.
Tillerson ne veut pas «fermer les canaux de communications avec Moscou»
Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson s'est quant à lui montré plus mesuré que les sénateurs. Dans des propos rapportés par l'agence de presse Reuters le 12 juin, il a affirmé qu'il ne souhaitait pas «fermer les canaux de communications avec Moscou».
«Nous avons un éventail de problèmes avec les Russes», a-t-il expliqué, soulignant que la relation entre les deux Etats était à un niveau historiquement bas. «Elle s'est encore détériorée, mais notre objectif est de la stabiliser», a-t-il assuré. Il a notamment fait valoir que les deux Etats tentaient de rétablir une relation de travail dans plusieurs domaines, citant l'exemple du dossier syrien.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou voyait les sanctions proposées de façon «négative», ajoutant que les dirigeants russes surveillaient attentivement la situation.
La Russie a démenti à nombreuses reprises les accusations de piratage et d’ingérence dans l'élection présidentielle américaine de 2016, portées par la direction du parti démocrate, puis par les administrations Obama et Trump. Pour le Kremlin, ces allégations portées sans la moindre preuve sont absolument infondées.
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