Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a proposé le 23 mai un budget réduit pour la diplomatie et l'aide internationale des Etats-Unis, l'enveloppe présentant une baisse de plus de 30% sur un an. Cette diminution atteint même 60% pour le financement par Washington des opérations de maintien de la paix.
Sa proposition a provoqué des inquiétudes au sein des Nations unies. «Si on s'en tient au budget tel qu'il est proposé, cela rendrait impossible pour l'ONU de continuer son travail essentiel en faveur de la paix, du développement, des droits de l'homme et de l'aide humanitaire», a affirmé le 24 mai le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.
Les Etats-Unis sont le plus gros bailleur de fonds de l'ONU, couvrant 22% du budget de fonctionnement (4,5 milliards) et 28,5% du budget des opérations de maintien de la paix (7,9 milliards).
Washington estime ne pas devoir financer plus de 25% des coûts de ces opérations.
Stéphane Dujarric a fait valoir que, depuis son entrée en fonctions en janvier, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait montré sa volonté de mener des réformes et avait pleinement conscience de la nécessité de réduire les coûts. «Mais nous avons besoin de ressources pour remplir nos mandats», a-t-il ajouté.
Le gouvernement américain avait annoncé le mois dernier sa décision de cesser de financer le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), qu'il accuse de cautionner des pratiques de planning familial «coercitives» en matière, notamment, d'avortement.
Des responsables de l'ONU soulignent cependant que le budget proposé pourrait être modifié par le Congrès. «Nous voulons voir la conclusion du processus budgétaire avant de faire des commentaires», a déclaré le 24 mai Atul Khare, sous-secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix.
En attendant, un comité de l'ONU chargé du budget a commencé à examiner à la loupe les dépenses des 16 missions de paix de l'ONU dans le monde.
Le conseil de sécurité a déjà décidé de fermer ses missions en Côte d'Ivoire, au Liberia et en Haïti. La mission conjointe Union africaine-ONU dans la province soudanaise du Darfour devrait aussi être réduite.