Economie

Usine GM&S : Bercy négocie une augmentation des commandes, les syndicats poursuivent la mobilisation

Bercy a annoncé que PSA et Renault allaient passer des commandes plus importantes à GM&S, une véritable bouffée d’oxygène pour le sous-traitant. Toutefois, l'occupation de l'usine se poursuit, les syndicats ne relâchant pas la pression.

Les constructeurs automobiles PSA et Renault se sont engagés à revoir à la hausse leurs commandes auprès de l'équipementier automobile GM&S, en grande difficulté financière et menacé de liquidation judiciaire. 

Selon un communiqué diffusé par Bercy le 21 mai, le groupe PSA devrait ainsi augmenter ses commandes de 10 à 12 millions d'euros et Renault doubler ses commandes pour les porter de 5 à 10 millions d'euros. Soit au total 22 millions d'euros.

Toutefois, l'heure est à la prudence du côté des syndicats et des salariés qui occupent leur usine, située dans la Creuse. Pour les organisations syndicales, GM&S devrait tendre vers 35 à 40 millions d'euros de commandes annuelles pour survivre. 

«C'est un tout petit pas parce que le carnet de commandes arrive à 22 millions, il en faut 35 pour pérenniser le site, donc voyez, il reste encore de la marge pour sauver le maximum d'emplois», a par exemple déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), le 22 mai au micro de Europe 1. 

Le responsable de la CGT a par ailleurs appelé à la poursuite de la mobilisation des ouvriers de GM&S, en précisant : «On n'a pas de lettre d'engagement [de la part des constructeurs automobiles], il faut que ça se concrétise noir sur blanc.» Le même jour, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a également temporisé en déclarant sur RTL : «On est sur la bonne route, ce n'est pas définitivement réglé.»

Pour le délégué CGT de l'usine GM&S, Vincent Labrousse, l'annonce du gouvernement est également à prendre avec des pincettes. «On prend ça comme un signe positif, mais on attend de voir ce qu'il y a dans ces commandes. Pour l'instant il est trop tôt pour dire si l'entreprise est sauvée ou pas», a-t-il expliqué sur RTL. 

Vincent Labrousse avait déclaré la veille que l'occupation du site par les salariés allait se poursuivre et que la manifestation prévue le 23 mai devant le Tribunal de commerce de Poitiers – avant une audience consacrée à l'éventuelle liquidation judiciaire de l'entreprise – était également maintenue, malgré le communiqué du ministère de l'Economie. 

Plus d'un millier de personnes avaient déjà manifesté le 16 mai à La Souterraine, aux côtés des salariés de GM&S et en présence de Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, deux ex-candidats à la présidentielle.

L'entreprise GM&S, basée à La Souterraine et deuxième employeur privé de la Creuse, est en redressement judiciaire depuis décembre. Le site est occupé depuis le 11 mai par les salariés qui affirment l'avoir piégé avec des bonbonnes de gaz, afin de faire pression sur PSA et Renault, principaux clients de GM&S, pour qu'ils s'engagent sur un volume de commandes accru et l'affectation de nouveaux marchés.

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