Les banques et les investisseurs surveillent de près l'élection présidentielle française et affûtent des stratégies pour le cas où Marine Le Pen l'emporterait en mai 2017.
Pour l'heure, les analystes ne s'encombrent pas des subtilités françaises du scrutin majoritaire à deux tours. La présence de la candidate au second tour, qui semble acquise si l'on en croit les sondages suffit aux investisseurs. Marine Le Pen milite en effet clairement en faveur d'une sortie de l'euro et du retour d'une monnaie nationale.
Ces derniers ont donc intégré le risque d'un éclatement de la zone euro, à l'instar du géant bancaire américain JPMorgan qui voit en l'Allemagne un pays sûr pour les investissement en ces temps d'incertitude politique. «Nous pensons que les titres financiers allemands seront des valeurs refuge lors de l'élection [française] et gagneront clairement en cas de victoire de Le Pen», estiment ainsi les analystes de la banque cités par CNBC. Ils notent aussi que lors de la crise de la dette souveraine de 2011, la dette allemande «avait surperformé fortement» celle des autres pays européens.
L'éclatement de la zone euro pris au sérieux
Alors que la dette de la France avoisine 100% du produit intérieur brut, la possibilité d'une victoire de Marine Le Pen se traduit déjà par un découplage entre les taux de rendement de la dette (obligations) émise par la France et l'Allemagne, conformément aux informations diffusées par Les Echos dès janvier 2017.
Jusqu'à présent, malgré des fondamentaux économiques mal en point, le taux de rendement des obligations françaises était arrimé à celui des obligations allemandes.
Alexandre Keller
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