Economie

Une pétition contre le CETA signée par 3,5 millions de personnes remise au Parlement européen

Alors que le Parlement européen doit ratifier l'accord de libre-échange entre le Canada et l'UE (CETA) le 15 février, des activistes ont remis à des eurodéputés une pétition forte de 3,5 millions de signatures leur demandant de s'y opposer.

«3,5 millions de personnes ont signé pour un commerce plus équitable, plus durable écologiquement et socialement et pas pour quelque chose qui crée plus de problèmes qu'il n'en résout», a commenté l'eurodéputée autrichienne Ulrike Lunacek, alors que le collectif Stop TTIP (Accord de libre-échange transatlantique) lui remettait une pétition contre un autre accord de libre-échange, le CETA, dont les dispositions régiront le commerce entre le Canada et l'Union européenne.

Cette action symbolique a eu lieu alors que le Parlement européen doit voter le 15 février la ratification du CETA. S'il comporte quelques détracteurs parmi les eurodéputés – principalement parmi les verts, l'extrême gauche et l'extrême droite – le rapport de forces penche largement en faveur de ses partisans, ce qui ne laisse guère planer de doutes sur son adoption. 

Pour que son application soit pleine et définitive, le traité devra cependant être ratifié par l’ensemble des 38 parlements nationaux et régionaux de l’UE. Mais si il est voté par le Parlement européen, une grande partie du texte sera mise en œuvre à titre provisoire. 

Cet ambitieux traité de libre-échange aura pour effet de réduire la quasi-totalité des barrières d'importations et concernera également de nombreux aspects liés à l'exportation de biens et de services. Il vise à la mise en place d'un «cadre d'investissement stable et favorable» aux entreprises européennes et canadiennes.

Ses détracteurs lui reprochent de conférer trop d'avantages aux entreprises multinationales par rapport aux Etats, et en particulier en ce qui concerne le mécanisme de règlement des différents. «Le CETA permettrait notamment à 80% des entreprises américaines opérant en Europe d’attaquer les Etats européens, par le biais de leurs filiales au Canada», note l'association ATTAC qui fait partie du collectif Stop TTIP. 

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