Même si de nouvelles mesures d'austérité étaient prises en Grèce, la crise de la dette que connait le pays est condamnée à être «explosive», a prévenu le Fond monétaire international (FMI), cité notamment par la presse britannique. La dette d'Athènes atteint désormais 176% du PIB selon l’institution financière, malgré des coupes dans le budget public réalisées par le gouvernement d'Alexis Tsipras qui n'avaient pas manqué de provoquer de fortes mobilisations sociales, le Premier ministre ayant été élu sur un programme de rupture anti-austérité.
Dans un rapport confidentiel ayant fuité la semaine dernière dans la presse, le FMI se montre extrêmement pessimiste quant à la capacité de la Grèce à se tirer de ce bourbier budgétaire – quelles que soient les politiques mises en place dans l'urgence : «La Grèce ne peut pas sortir [d'elle-même] de son problème d'endettement», indique sans ambages le document.
La solution à ce problème ne dépend pas d'Athènes, selon l'institution internationale basée à Washington : «La Grèce a besoin d'un allègement de dette conséquent de la part de ses partenaires européens, afin de restaurer la viabilité de sa dette.» Le pays a en effet jusqu'à juillet 2017 pour rembourser environ 3,8 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE). Un compromis doit donc être trouvé entre Athènes et ses créanciers européens au plus vite – et tout particulièrement d'ici le 20 février, date du prochain sommet des ministres des Finances de l'eurozone. Dans le cas inverse, s'inquiète le FMI, une crise politique pourrait bien survenir.
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