Marine Le Pen a réaffirmé son intention de proposer aux Français de sortir de la monnaie unique, et de la remplacer, d'une part, par une monnaie nationale, à l'instar du franc, et d'autre part une monnaie commune, comme l'était l'ECU (European Currency Unit) créée en 1979 avant la transition vers la monnaie unique, de 1995 à 2002.
«L'ECU a longtemps existé à côté d'une monnaie nationale», a-t-elle indiqué à Reuters en marge de ses vœux à la presse, se disant favorable au retour du «Serpent monétaire européen», (SME), qui permettait d'encadrer les fluctuations des devises nationales européennes à partir des années 1970.
Selon l'économiste du Front national, Jean-Richard Stulzer, un nouveau SME permettrait de lisser les variations des taux de change, lesquels «seraient fixés mais ajustables», notamment afin de pouvoir réaliser des dévaluations compétitives de nature à relancer les exportations.
Pour Florian Philippot, un tel dispositif pourrait permettre de mettre en place une période de transition lors d'une sortie éventuelle de l'euro : «Une monnaie de type ECU n'est pas une monnaie que vous avez dans la poche, c'est une unité de compte entre pays.»
Euro et BCE, obstacles à la souveraineté économique pour le FN
La candidate à l'élection présidentielle avait déjà rappelé cette proposition majeure du Front national sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin pour sa grande rentrée médiatique le 3 janvier 2016.
Marine Le Pen reproche à la Banque centrale européenne (BCE), présentée comme «indépendante» (de tout contrôle politique et démocratique), d'être en réalité soumise au lobbying des grandes banques, auxquelles la BCE fourni des liquidités et rachète des créances «douteuses» et de l'Allemagne, et de décider de la politique monétaire pour l'ensemble de la zone euro, alors que les pays ont des économies très différentes.
La candidate à l'élection présidentielle a par ailleurs indiqué son intention, si elle était élue en 2017, de convertir la dette française dans la nouvelle monnaie nationale, ce afin d'en piloter les taux directeurs et le rendement pour les investisseurs et les banques des titres de dette souveraine qu'ils détiendraient.
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