Economie

L'Arabie saoudite contrainte de se serrer la ceinture en 2017 pour réduire son déficit

Riyad doit rendre public jeudi 22 décembre son budget pour 2017, le premier depuis l'annonce d'un ambitieux programme de réformes visant à élargir la place du secteur privé et rationaliser les dépenses publiques face à la chute des prix du pétrole.

«Des mesures difficiles», dont de nouvelles réductions de subventions, sont attendues l'an prochain, le royaume cherchant à équilibrer son budget d'ici l'an 2020, a rapporté le quotidien Arab News.

Le royaume, premier exportateur mondial de brut, a suspendu des projets d'infrastructure, réduit les salaires des ministres et gelé les salaires des fonctionnaires après le déficit record de 97 milliards de dollars (92,8 milliards d'euros) en 2015.

Ce déficit, qui représente 15% du PIB saoudien, a été l'un des plus importants dans un pays émergent, selon des analystes.

En 2017, le gouvernement devrait réduire les subventions aux services publics pour la deuxième année consécutive, selon des sources citées par Arab News.

Les prix des produits pétroliers dans le royaume devraient encore être augmentés, selon l'agence Bloomberg News.

Austérité

Le gouvernement avait déjà dû appliquer cette année des réductions sans précédent sur les subventions aux carburants et aux services dans un pays longtemps habitué à des prix à la pompe parmi les moins chers au monde.

Au bout d'une année d'austérité, les commerces sont confrontés à une chute de leurs ventes et les consommateurs à un pouvoir d'achat en baisse.

«Compte tenu de l'opacité des annonces politiques, le budget donnera aux investisseurs l'occasion de mesurer l'engagement du gouvernement à l'austérité budgétaire», estime la société de conseil britannique Capital Economics dans une étude qui précise : «Le gouvernement a fait des progrès significatifs en matière d'austérité ces deux dernières années.»

Cette politique d'austérité à été dictée par l'effondrement des recettes pétrolières consécutif à la chute des cours du brut, qui ont reculé d'environ 50% depuis la mi-2014.

Dans un effort d’équilibre du budget, le gouvernement saoudien a déjà réduit plusieurs de ses dépenses, vendu des obligations d’Etat et puisé dans ses réserves de change pour compenser l’impact négatif de la chute du prix du pétrole sur l’économie. Les réserves de l’Arabie saoudite ont chuté de 737 milliards de dollars en 2014 à 640 milliards de dollars.

Cette situation a conduit le royaume saoudien à chercher à réformer et diversifier son économie, trop dépendante du pétrole, en annonçant en avril son ambitieux programme «Vision 2030» au centre duquel figurent une privatisation de 5% du géant pétrolier public Aramco et la mise en place d'un fonds souverain de 2 000 milliards de dollars.

Le gouvernement entend aussi réduire à l'horizon 2020 la part des salaires des fonctionnaires dans le budget de l'Etat de 45% à 40%, pour passer de 480 à 456 milliards de riyals (122,4 à 116,3 milliards d'euros).

Il table aussi sur des économies de 200 milliards de riyals (51 milliards d'euros) en cinq ans grâce à la réduction des subventions sur l'eau et l'électricité.