Economie

Arbitrage Tapie : le sort de Christine Lagarde sera fixé le 19 décembre

L'ex-ministre de l'Economie, mise en cause pour avoir validé un arbitrage en faveur de Bernard Tapie à hauteur de 400 millions d'euros, a maintenu sa position de «défense de l'intérêt général» lors du dernier jour de son procès à Paris.

Prenant pour la dernière fois la parole au cours du procès qui s'est ouvert le 12 décembre, l'ancienne ministre de l’Economie, émue, a contesté l'accusation selon laquelle elle aurait entériné l'arbitrage frauduleux en connaissance de cause : «J'ai décidé et j'assume mes décisions. […] Le risque de la fraude m'a totalement échappé», a affirmé Christine Lagarde.

«Dans ce dossier, comme dans tous les autres dossiers, j'ai agi en confiance et en conscience avec pour seul objectif la défense de l'intérêt général», a-t-elle ajouté, reprenant par là un argumentaire préparé avec une équipe de communicants. 

Elle risque jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende, mais le procureur, défavorable à une condamnation avant même la tenue du procès, a requis sa relaxe. 

Les magistrats instructeurs de la Cour avaient estimé que Christine Lagarde devait répondre devant des juges de sa «précipitation» et de son «incurie». Les enquêteurs lui reprochent de s'être trop reposée sur ses collaborateurs et d'avoir ignoré les alertes de certains services de Bercy.

En 2007, Christine Lagarde décide d'aller à l'arbitrage plutôt que de poursuivre devant des tribunaux une interminable guérilla entre Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais. En 2008, elle renonce ensuite à attaquer la sentence arbitrale qui attribue plus de 400 millions d'euros à l'homme d'affaires, dont 45 millions pour réparer son «préjudice moral», du jamais vu dans une affaire du genre.

L'affaire suscite immédiatement l'émoi. Mais il faut attendre des années pour que le caractère frauduleux de l'arbitrage soit établi. La procédure est finalement annulée pour fraude en 2015 au civil. 

Au pénal, la justice soupçonne un «détournement de fonds» et une «escroquerie» dans cette affaire. Bernard Tapie et cinq autres hommes restent dans le collimateur de la justice. 

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