Economie

Les utilisateurs d'Airbnb devront signer une charte contre le racisme

A partir du 1er novembre 2016, les utilisateurs du site de location immobilière Airbnb seront obligés d'adhérer à une charte de non-discrimination pour avoir accès à la plateforme en ligne.

Le site de location d'appartements Airbnb vient de franchir une étape supplémentaire dans sa politique de lutte contre les discriminations, en mettant en place une «charte de non discrimination» à laquelle devront obligatoirement adhérer les usagers.

En l'acceptant, les internautes, locataires comme propriétaires, accepteront également de «traiter chacun avec respect, sans jugement ou préjugé, et sans distinction de race, religion, origine nationale, ethnicité, handicap, sexe, identité de genre, orientation sexuelle, ou âge».

Au printemps 2016, un fait divers avait suscité une polémique : une jeune Nigériane, à la recherche d'une chambre, avait reçu une réponse négative de la part d'un des hôtes qu'elle avait sollicités. «Je n'aime pas les nègres, je vais donc annuler ta réservation. Trouve un autre endroit pour reposer ta tête de négresse», lui avait écrit celui-ci.

Une vague d'indignation avait alors commencé à se répandre sur Twitter, notamment à travers le hashtag #AirbnbWhileBlack (être noir sur Airbnb), par lequel les utilisateurs relataient leurs mauvaises expériences sur le site, en raison de discriminations raciales, à l'instar de cette internaute qui s'indignait : «Sans doute les hôtels sont-ils plus chers et moins "cosy", mais ils accepteront mon argent anonyme !»

D'autres utilisateurs, tout en le prenant avec plus de légèreté, ont témoigné avoir vécu des expériences similaires. «Vous devriez voir la tête des hôtes lorsqu'ils me découvrent, accompagnant mon amie blanche qui a effectué la réservation», raconte cette internaute. 

Afin de se prémunir contre d'éventuelles retombées néfastes pour son chiffre d'affaires, Airbnb a donc décidé de mettre en place une politique de lutte anti-discrimination. Sur les réseaux sociaux, où était née la polémique, les réactions sont partagées. Certains semblent enthousiastes, saluant le fait qu'Airbnb prenne le «risque de perdre de l'argent pour défendre ses valeurs».

D'autres, au contraire, pointent l'inutilité d'une telle démarche, qui serait en réalité redondante avec les lois déjà existantes. «Ta pseudo-charte ne servira à rien», lance cet internaute au site Airbnb qu'il interpelle sur Twitter.

En juin dernier, le site avait déjà décidé de réagir aux discriminations à l'encontre des minorités sexuelles. Quelques mois plus tôt, il avait annoncé avoir embauché Eric Holder, ancien procureur général des Etats-Unis, afin d'obtenir ses conseils dans le but de développer une «politique d'inclusion sociale».