Economie

La Wallonie met son veto à la signature par la Belgique de l'accord de libre-échange CETA

Le veto du Parlement de la Wallonie devrait bloquer l'adoption du traité controversé de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, qui doit être approuvé à l'unanimité par les pays de l'Union pour entrer en vigueur.

Une résolution demandant à la région de Wallonie de «maintenir son refus de délégation des pleins pouvoirs au gouvernement fédéral belge pour la signature de l'accord CETA [Comprehensive Economic and Trade Agreement] entre l'UE et le Canada» a été approuvée par une large majorité des députés wallons, en dépit de pressions inédites venues de Paris, de Bruxelles ou encore d'Ottawa.

 

«Je ne donnerai pas les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral et la Belgique ne signera pas le CETA le 18 octobre», a déclaré le socialiste Paul Magnette, chef du gouvernement wallon, juste avant le vote sur l'acceptation de ce traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada.

«Je ne prends pas ceci comme un enterrement [du traité], mais comme une demande de rouvrir des négociations, en souhaitant qu'elles puissent être entendues par les dirigeants européens», a nuancé Paul Magnette, en révélant avoir reçu ces derniers jours des appels téléphoniques notamment du président français François Hollande et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Le chef de la diplomatie belge, le libéral Didier Reynders, avait tenté le 13 octobre de faire fléchir les députés wallons en pointant également le risque que la région de quelque 4 millions d'habitants soit isolée en Europe.

«Seuls les Wallons s'y opposent, les socialistes français et italiens et sociaux-démocrates allemands sont enthousiastes», a relevé le ministre fédéral des Affaires étrangères.

Les Premiers ministres français et canadien ont eux aussi vigoureusement défendu le 13 octobre le traité de libre-échange.

«Si dans une semaine ou deux, l'Europe est incapable de signer une entente commerciale progressiste avec un pays comme le Canada, avec qui l'Europe pense-t-elle faire affaire dans les années à venir ?», a critiqué Justin Trudeau, appelant à «démystifier» des craintes «générales».

La position définitive de la Belgique devrait être connue le 17 octobre, lorsque les représentants des différents gouvernements du pays se réuniront. Mais le veto wallon devrait pouvoir bloquer la ratification du CETA qui doit faire l'objet de l'approbation de tous les pays de l'Union européenne pour pouvoir déployer ses effets.

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