Le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire, Christos Stylianides, a inauguré lundi 26 septembre un plan d'aide de 350 millions d'euros à destination des migrants se trouvant sur le territoire turc – essentiellement des Syriens. Chaque réfugié enregistré auprès des autorités turques pourra solliciter ce programme à partir du mois d'octobre, a précisé le haut responsable européen.
L'aide s'élèvera à 100 livres turques par mois par individu (soit environ 30 euros), versées sur une carte de débit prépayée – un instrument qui, selon Christos Stylianides, donnera aux migrants un «semblant de normalité» dans leur vie. En outre, un surplus sera versé sur les cartes des familles ayant des enfants scolarisés en Turquie.
Le programme est mis en place par l'Union européenne (UE) avec le soutien des autorités turques, et sera supervisé par le Programme alimentaire mondial (l'organisme d'aide alimentaire de l'ONU) et le Croissant-Rouge turc. Son objectif est de «répondre aux besoins essentiels» des migrants de Turquie en «nourriture, hébergement et éducation», avait expliqué Christos Stylianides début septembre.
Une aide totale de l'UE de six milliards d'euros à la Turquie
Cette mesure humanitaire s'inscrit dans le cadre d'un plan d'aide total de six milliards d'euros, que l'UE s'est engagée à verser à la Turquie en mars dernier, afin de l'aider à gérer la crise migratoire, en lien notamment avec le conflit syrien. En échange, Ankara a promis de maîtriser les flux migratoires illégaux en direction du continent européen passant par son territoire. En 2015, pas moins d'un million de migrants avaient pénétré en Europe en partant de la Turquie.
En vertu de cet accord, Bruxelles doit également accorder aux ressortissants turcs la possibilité de voyager dans l'espace Schengen sans visa. Or l'UE n'a toujours pas appliqué ce dernier engagement, invoquant le non-respect par la Turquie de certains critères de l'accord. En particulier, l'Europe juge que la modification récente de la législation antiterroriste turque contrevient aux principes de liberté d'expression qu'est censé respecter Ankara. Ce dernier, par conséquent, a menacé à plusieurs reprises de rompre l'accord si l'UE n'avançait pas sur ce dossier d'ici octobre.
Lire aussi : Les experts prédisent une augmentation de l'immigration clandestine vers l'Europe