Le parquet financier a officiellement demandé aux autorités suisses de révéler l'identité de clients français détenteurs de quelque 45 161 comptes chez UBS (Union des banques suisses), selon Le Parisien, qui a publié des extraits de la lettre émanant des autorités françaises datée du 11 mai dernier. «Les actifs figurant sur ces listes s'élèvent à plus de 11 milliards de francs suisses, ce qui peut représenter plusieurs millards d'euros de manque à gagner pour le Trésor français», indique la Direction générale des finances publiques, citée par le quotidien.
Le géant bancaire avait déjà annoncé en juillet que suite à une demande dite d'assistance administrative internationale et d'entraide judiciare en matière fiscale, des informations relatives aux clients français seraient transmises.
UBS joue la montre
Coup de théâtre : Patrick de Fayet, ex-numéro deux d'UBS France, a finalement décidé de plaider coupable, obligeant la banque à allumer un contre-feu. UBS a ainsi décidé de se porter partie civile dans une affaire ou la banque elle-même est mise en cause.
En plaidant coupable, Patrick de Fayet étaye en effet la thèse du parquet financier, et UBS se voit obligée de contester sa version afin de gagner du temps. La manœuvre dilatoire a déjà atteint son but, les recours ont déjà permis de repousser le procès prévu pour cet automne à une date inconnue.
En 2015, le Conseil national suisse a donné son accord pour l'échange automatique de renseignements fiscaux pour les ressortissants étrangers à la Confédération helvétique. L'accord convenu avec l'Union européenne après une décennie de pressions ne sera appliqué qu'en 2018, signant la fin du fameux secret bancaire suisse.