«Avec ces documents, nous montrerons combien l'environnement, la sécurité alimentaire et le climat sont menacés», a annoncé l’organisation non gouvernementale Greenpeace, juste avant de mettre en ligne ces documents.
Selon l'ONG, les documents représentent 248 pages du texte du traité dit Tafta, soit deux tiers de ce qui a été discuté lors du 13e cycle de négociations, en avril, à New York.
«Ces documents confirment ce que nous disons depuis longtemps. Ce traité mettrait les intérêts des grandes entreprises au centre du processus de décision politique et législatif au détriment des enjeux environnementaux ou de santé publique», assure le directeur de l’unité européenne de Greenpeace, Jorgo Riss, cité dans un communiqué.
Ayant pris connaissance du contenu de ces documents, les représentants de Greenpeace ont aussi souligné la présence d’éléments relatifs à l'importation de cosmétiques ayant fait l’objet d’expérimentations animales - ce qui est interdit en Europe. En outre, le texte en négociation évoque la possibilité pour les viticulteurs américains d'utiliser l'appellation protégée «champagne», réservée aux producteurs champenois.
«La publication de ces documents devrait permettre à des millions de citoyens de mieux comprendre ce qui se négocie en leur nom», lit-on encore dans le communiqué.
Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung qui aurait déjà eu l'occasion de consulter les documents, Washington menace de diminuer ses importations d'automobiles européennes si Bruxelles refuse d’acheter plus de produits agricoles américains. De surcroît, les Etats-Unis se seraient montrés hostiles à la politique stricte de l’UE sur la viande génétiquement modifiée. D’après le journal, Washington exigerait que les restrictions ne soient mises en place que si un quelconque danger pour la santé était prouvé par des scientifiques.
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Depuis 2013, les Etats-Unis et l’UE négocient un accord qui pourrait supprimer les frontières commerciales et réglementaires dans les échanges entre les pays. Les militants écologistes européens tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme, estimant que l’accord discuté pourrait nuire aux standards de protection de la nature et de la santé en Europe.