Le roi Salmane a déclaré, lors d’une brève annonce télévisée, que l’Arabie saoudite avait approuvé le plan «Vision Arabie 2030», qui consiste à diversifier l’économie et à privatiser certains biens du royaume – notamment le géant pétrolier Aramco – ainsi qu’à augmenter les taxes et à réduire les dépenses et subventions accordées par l’Arabie saoudite.
La création d’un fonds souverain de richesses d’une valeur de deux billions de dollars sera par ailleurs créé. Des réformes économiques seront également entreprises pour relancer et restructurer l’économie saoudienne dont 70% des revenus proviennent de l’industrie pétrolière. Suite à la chute des prix du brut, l’Arabie saoudite a enregistré un déficit budgétaire de plus 90 milliards de dollars en 2015.
Mohammed Ben Salmane, fils du roi Salmane et vice-héritier de la couronne, a par ailleurs souligné que le pétrole avait été à l'origine d'une dépendance «dangereuse» pour l’Arabie saoudite au cours de ces dernières années. «La Vision n’a pas besoin de prix élevés du pétrole. Nous pourrons vivre sans pétrole en 2020», a-t-il ajouté.
«La Vision est une feuille de route pour notre développement et nos objectifs économiques», a expliqué le vice-prince héritier, avant de poursuivre : «Aramco est sans aucun doute l’une des clés principales de cette vision et de la renaissance économique du royaume.»
Mohammed Ben Salmane a annoncé que l’Arabie saoudite vendrait 5% des actions de l’entreprise pétrolière du royaume, Aramco, laquelle deviendra une société holding avec des filiales cotées à partir d’une offre publique initiale. Les parts vendues d’Aramco rentreront dans la composition du fonds souverain de richesses, dont Riyad espère qu’il sera le plus important au monde. Le fonds rassemblera 600 milliards de dollars de capitaux en plus des parts d’Aramco et de celles d’autres entreprises nationales qui sont estimées à une valeur d'un billion de dollars.
Selon les experts, il s’agit du plus grand remaniement qu’a jamais connu l’Arabie saoudite. Or, le royaume doit encore réussir à exécuter sa nouvelle stratégie et pour cela «continuer [notamment] à rassembler le soutien de la société, en général, et celui de la communauté des affaires, plus particulièrement», a expliqué au quotidien britannique The Guardian John Sfakianakis, directeur du département économique du Centre de recherches du Golfe, basé à Riyad. A cet égard une campagne de communication est mise en place dans le but de promouvoir la «Vision Arabie 2030».