«Si un ingrédient d'origine animale n'est pas halal, ou s'il contient de l'alcool, il n'est pas seulement interdit de le consommer, il est aussi considéré comme impur: on ne peut pas se l'appliquer sur le visage ou sur la peau», professe le cheikh Ali Achcar dans le petit stand de HCS, un organisme de certification halal, au salon in-cosmetics, qui se tient cette semaine à Paris.
Longtemps réservé à l'alimentaire, le halal s'est progressivement intéressé aux arômes, puis aux produits d'hygiène corporelle et enfin aux produits de beauté.
Pourtant, nombre de nouveaux produits cosmétiques mis sur le marché ne contiennent plus d'ingrédients d'origine animale depuis belle lurette, sur fond d'une réglementation européenne pionnière en la matière.
«La majorité des consommateurs ne le savent pas, alors quand ils voient un produit cosmétique certifié halal, ils l'achètent», assure l'imam à la barbe poivre et sel, un Coran posé en évidence sur sa petite table.
«Et comme certains industriels ont des activités agro-alimentaires et cosmétiques sur un même site, nous devons nous assurer qu'il y ait une séparation nette entre ces activités, pour éviter toute contamination croisée», ajoute-t-il.
Pour l'industrie cosmétique, où il commence à avoir quelques clients, HCS fixe des prix allant de 1500 à 2000 euros pour l'analyse des ingrédients par sa propre équipe scientifique, installée en Suisse, sans compter d'éventuels frais de déplacement en cas d'inspections d'usines.
«Certains de nos concurrents sont beaucoup plus chers», affirme le cheikh Ali Achcar, précisant que les certificats doivent être renouvelés tous les ans.