Economie

Comment remplir les poches de Daesh ? Les Bulgares pourraient vous en parler

Tandis que le monde entier lutte contre les djihadistes de Daesh, l'organisation terroriste pourrait bien gagner de l'argent en vendant de l'essence et du gazole aux Européens, en particulier aux Bulgares, a fait savoir le quotidien national Troud.

Actuellement, plus de 50 stations-service de Bulgarie sont mises en examen. Des enquêtes sont en cours dans quinze régions du pays, y compris Sofia, la capitale, ont confirmé les représentants des services spéciaux bulgares. Dans le même temps, ils ont refusé de commenter l'existence d'un lien avec Daesh, indique l'agence TASS.

Les agents des services spéciaux du pays soupçonnent néanmoins un trafic illégal de produits pétroliers après avoir examiné des images satellites russes et américaines, a fait savoir une source autorisée au sein des services de douane bulgares au journal Troud.

Selon la documentation, les navires pétroliers, acheminant de l'essence et du gazole en Bulgarie, sont chargés en Grèce. Il s'agit donc d'un commerce intra-communautaire. Cependant, le système numérique de gestion du trafic maritime démontre que ces tankers font des haltes dans sept ports turcs en mer Noire et en mer Méditerranée, expliquent les journalistes. D'après eux, il est possible que les navires y chargent des produits pétroliers exportés par Daesh.

«Les produits pétroliers de contrebande sont de mauvaise qualité», fait remarquer Troud, en précisant que ni l'essence, ni le gazole ne respectent les normes européennes.

«Cela met en évidence que les produits pétroliers ne viennent pas des entrepôts grecs, alors que les arrêts des navires dans les ports grecs permettent d'obtenir les documents nécessaires», poursuivent les journalistes.

Toutefois, les images satellites, révélant le trafic illégal de produits pétroliers provenant de Syrie, ne font pas réagir les services spéciaux de tous les pays. En décembre dernier, le ministère russe de la Défense avait publié des images satellites prouvant que des livraisons de pétrole illégal transitaient par la frontière turco-syrienne le long de trois axes principaux menant à des ports méditerranéens. En réponse, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait simplement déclaré qu’il était prêt à démissionner, si cela était confirmé.

En savoir plus : Le renseignement russe repère 12 000 camions transportant du pétrole à la frontière turco-irakienne