Economie

Volkswagen refuse de compenser les conducteurs européens après le scandale de pollution

Le constructeur allemand a rejeté un appel du chef de l'industrie de l'UE à verser des indemnités aux 8,5 millions de conducteurs européens qui ont acheté des voitures équipées de logiciels pour tricher sur les émissions de polluants.

En Europe, Volkswagen a promis de retirer le dispositif «tricheur», mais n'a pas l'intention de verser d'indemnité, assurant «ne pas être dans l'illégalité» en matière de règles européennes. 

Un porte-parole du siège du constructeur à Wolfsburg en Allemagne a déclaré au New York Times plus tôt cette semaine que Volkswagen n'avait pas enfreint la loi européenne car les dispositifs installés sur des millions de voitures ne sont pas «interdits» par le droit en vigueur en UE. 

Aux États-Unis, où le scandale a été découvert, le groupe a déjà accepté de payer 1000 dollars (920 euros) à 500 000 conducteurs. Les propriétaires américains de voitures diesel Volswagen équipés de moteurs 2.0 obtiendront donc un versement de 500 dollars sur une carte Visa prépayée, ainsi que 500 dollars en crédits de concession.

La société décrit cela comme un geste de bonne volonté, ajoutant que le logiciel mis en cause ne peut pas être supprimé.

Un porte-parole du constructeur allemand a ajouté que les voitures VW vendues aux États-Unis étaient «différentes sur le plan technique» de celles vendues en Europe et avaient dû passer une série de tests très stricts, tandis que la société n'a pas encore trouvé de solution pour les voitures. «C'est pour toutes ces raisons que nous avons décidé d'indemniser les clients».  

La demande de compensation des conducteurs européens a été annoncée par la commissaire européenne à l'industrie Elżbieta Bieńkowska, lors d'un entretien décrit comme «bref et ouvert» avec le directeur de Volkswagen Matthias Müller jeudi à Bruxelles.

Le scandale Volkswagen a éclaté à l'automne dernier lorsque le constructeur a admis que 11 millions de ses voitures avaient été conçues pour tromper les tests sur les émissions de polluants. La société a mis de côté 6,5 milliards d'euros pour faire face à la crise, mais risque des amendes s'élevant jusqu'à 18 milliards de dollars aux États-Unis où une enquête criminelle a été ouverte.

Les retombées qui en ont suivies ont non seulement affecté les ventes de VW, mais ont également remis en question la capacité des régulateurs européens à gérer la pollution automobile.

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