Les investisseurs étrangers n'ont plus confiance envers l'économie Turque. En 2015, ils ont procédé au retrait de 7,6 milliards de dollars d'actifs dont 1,4 milliards de dollars pour le seul mois de novembre dernier alors que l'AKP, parti du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, venait de remporter les élections législatives. Une conjoncture économique difficile qui risque de se poursuivre, le pays étant très dépendant des investissements directs étrangers et qui, pour l'heure, est loins d'avoir résolu ses problèmes budgéraires. Tous les paramètres sont au rouge. Le déficit courant est en terme de ratio le plus élevé du G20, l'inflation quant à elle dépasse la barre des 7% et la livre turque, considérée comme une des monnaies les plus instables des pays émergents risque de durement subir les effets d'une politique monétaire encore floue.
Des indicateurs qui n'incitent guère à l'optimisme malgré la réaction favorable des marchés à la dernière victoire de l'AKP censé mettre un terme à l'instabilité politique qui prévaut ces dernières années dans le pays. «Les marchés ont en effet salué l'élection récente, mais je pense qu'ils sont exagérément optimiste», a déclaré William Jackson , expert des marchés émergents chez Capital Economics Ltd basé à Londres, un institut indépendant de recherche en économie.
La rétorsions économiques de la Russie coûteront très cher à la Turquie
Les sanctions économiques imposées par la Russie à la Turquie en représailles à l'abattage d'un de ses avions militaires, vont laisser des séquelles à l'économie turque. Selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), celles-ci pourront lui coûter jusqu'à 0,7 point de croissance pour l'année 2016. Toujours selon l'institution bancaire, le tourisme, les exportations alimentaires, ainsi que les entreprises turques présentent sur le marché russe devraient pâtir des nouvelles sanctions. Les économistes de la Berd indiquent en revanche que l'impact des sanctions sur sa propre économie devrait rester «limité».
De son côté, le vice-Premier ministre turc chargé de l'Economie, Mehmet Simsek, a chiffré cette déterioration de la coopération économique à 9 milliards de dollars. Cette estimation etablie par Ankara reste tout de même non-négligable.