Economie

Schneider Electric prévoit la délocalisation de milliers d'emplois, selon FO, la direction dément

Se basant sur le «rapport accablant» d’un expert, le syndicat majoritaire chez l’équipementier français Schneider Electric affirme que le groupe envisage le transfert de milliers d’emplois en Europe de l’Est. La direction dément «catégoriquement».

Le syndicat FO (majoritaire) de Schneider Electric a accusé ce 16 février le groupe de préparer la «délocalisation» de milliers d'emplois de la France vers l'Europe de l'Est dans les prochaines années.

FO n'a pas évoqué de licenciements, mais le syndicat affirme que la direction prépare des «transferts de postes» dans la partie production et dans d'autres métiers comme la recherche et le développement. Les transferts équivaudraient à «un millier de salariés par an sur trois ans», selon Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le géant français des équipements électriques et automatismes industriels. Il a accusé le groupe de vouloir faire passer les effectifs en France de 14 000 à 10 000 salariés, «avec une réduction drastique du nombre de sites industriels [dans l'Hexagone]».

La direction du groupe, elle, «dément catégoriquement». Schneider Electric fait par ailleurs valoir qu’il a «fait croître les effectifs» dans le pays en 2022, à périmètre égal «sur l'ensemble des 30 sites industriels» détenus en France, avec plus de 1 250 embauches en CDI en 2022, dont 550 sur le domaine industriel.

On ne s'y prendrait pas comme ça.

«Si on avait, comme le prétend FO, un agenda caché, on ne s'y prendrait pas comme ça», a ajouté la direction, citée par l’AFP. Elle précise que seule son usine de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) fait l'objet d'un projet de réorganisation en cours de discussion pour une de ses lignes de production. Une partie de l'activité partirait en Normandie et une autre moins importante pourrait être délocalisée en Europe de l'Est, mais pour un volume d'heures très inférieur aux chiffres avancés par FO.

«Rapport accablant»

Le syndicat se base, pour avancer ses hypothèses, sur un «rapport accablant» rédigé par un expert diligenté par les représentants du personnel et «dénonce le manque de transparence de la direction, qui ne présente pas les véritables orientations stratégiques du groupe en France dans le cadre de la régionalisation Europe».

Des pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Lettonie seraient les principaux bénéficiaires de ces transferts d'activité qui concernent notamment la production de contacteurs, disjoncteurs et relais thermiques, selon Emmanuel Da Cruz. Il assure que 40% des employés de Schneider en France sont âgés de plus de 55 ans.

Le syndicaliste a annoncé un rassemblement, tôt dans la matinée de ce 16 février, devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), à l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe.