«Cela déséquilibrera davantage les marchés internationaux de l'énergie», a déclaré ce 3 février le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, à propos de l’embargo contre les produits raffinés russes exportés par voie maritime qui entre en vigueur dans deux jours. Il a en outre assuré que la Russie «prenait des mesures pour couvrir [ses] intérêts contre les risques qui apparaissent».
Depuis début décembre, l'UE a mis en place un embargo sur le brut russe transporté par voie maritime, couplé à un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars par baril. Deux moyens, selon les décideurs européens, de limiter les importantes ressources russes issues des hydrocarbures.
En réponse, Moscou a interdit depuis le 1er février la vente de son pétrole aux pays utilisant ce prix plafond. Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente à Kiev le 2 février, cette sanction coûte «environ 160 millions d'euros par jour» à la Russie.
Cet embargo va s'étendre dès le 5 février à l'achat de produits pétroliers raffinés russes. Les pays du G7 plafonneront également le prix de ces produits. Désormais, les cargaisons de kérosène, d'essence, de bitume, de fioul ou encore de diesel d’origine russe ne pourront plus entrer dans l'espace européen.
450 000 barils de moins par jour
Or, malgré une forte diminution depuis près d'un an, plus d'un quart des importations de diesel par l'Europe venait toujours de Russie début 2023, selon des données de suivi des pétroliers dans le monde analysées par S&P Global.
Cela représente un volume quotidien de près de 450 000 barils, selon cette entreprise spécialisée dans l'analyse financière et de données.
Selon plusieurs spécialistes du marché pétrolier, l'embargo européen pourrait ainsi entraîner une hausse des prix à la pompe en Europe, car les pays européens vont devoir rapidement trouver d'autres sources d'approvisionnement, sur un marché déjà en tension.