Le gouvernement ougandais a instauré de nouvelles restrictions sur l’importation des équipements Starlink, le service d’internet par satellite de l’entreprise d’Elon Musk, à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 15 janvier. L’information a émergé à la suite de la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’un mémo interne de l’Autorité fiscale ougandaise (Uganda Revenue Authority, URA), daté du 19 décembre, dont l’authenticité a été confirmée par un porte-parole de l’institution.
Selon ce document, toute importation de « gadgets technologiques Starlink, d’équipements de communication et de composants associés » doit désormais être autorisée par le chef des forces armées ougandaises, Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni.
Un contexte électoral sensible
Cette décision intervient dans un climat politique tendu, à quelques semaines d’un scrutin qui opposera une nouvelle fois le président Museveni, 81 ans, au chanteur devenu homme politique Bobi Wine, 43 ans. Au pouvoir depuis 1986, Yoweri Museveni brigue un nouveau mandat qui porterait la durée de son règne à près de cinquante ans.
Lors de l’élection présidentielle de 2021, les autorités avaient coupé l’accès à internet pendant plusieurs jours. Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, était arrivé largement derrière le président sortant et avait rejeté les résultats, dénonçant des fraudes, ce que le chef de l’État avait fermement nié.
Des restrictions justifiées par les autorités
L’Autorité fiscale ougandaise a tenté de relativiser la portée de ces nouvelles mesures, affirmant que de nombreux pays cherchent à encadrer l’importation de technologies de communication sensibles. À ce stade, Starlink ne dispose pas de licence officielle pour opérer en Ouganda, bien que de nombreux utilisateurs aient importé et utilisé les équipements de manière informelle.
Bobi Wine a vivement réagi à l’annonce, qualifiant la mesure de « ridicule » dans un message publié sur le réseau social X. « S’ils ne préparent pas une fraude électorale, pourquoi ont-ils si peur que les citoyens aient accès à internet pendant le processus électoral ? », a-t-il écrit.