Le sommet du G20, organisé le 22 novembre à Johannesbourg, a abouti à l’adoption d’une déclaration commune malgré l’opposition de Washington. Le texte, élaboré sans contribution américaine, porte sur la lutte contre le changement climatique, les crises géopolitiques et les difficultés économiques des pays les plus vulnérables.
Le porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa, Vincent Magwenya, a affirmé que le document « ne peut être renégocié », soulignant une année de travail et une semaine finale « intense ». L’administration du président américain Donald Trump avait boycotté l’événement, dénonçant une instrumentalisation de la présidence sud-africaine du G20.
Un G20 qui déplait à Washington
La Maison Blanche a accusé Pretoria de « refuser de faciliter une transition ordonnée » de la présidence tournante et d’avoir « instrumentalisé le G20 pour saper les principes fondateurs du groupe ». Washington affirme vouloir « restaurer la légitimité » du forum lors de sa présidence en 2026.
Selon les autorités sud-africaines, l’Argentine s’est retirée des négociations à la dernière minute. Son ministre des Affaires étrangères, Pablo Quirno, a expliqué que Buenos Aires ne pouvait soutenir le texte, tout en réaffirmant son attachement à l’esprit de coopération du G20.
L’Argentine reproche notamment à la déclaration sa manière d’aborder certains enjeux géopolitiques, en particulier le conflit israélo-palestinien, évoqué brièvement dans le document.
La déclaration insiste sur la gravité du changement climatique, soutient l’expansion des énergies renouvelables et souligne le poids de la dette sur les pays pauvres — autant d’éléments régulièrement rejetés par l’administration Trump. Des responsables américains avaient indiqué qu’ils s’opposeraient à toute mention du climat, Donald Trump ayant déjà exprimé son scepticisme sur l’origine humaine du réchauffement global. Cyril Ramaphosa, ouvrant le sommet, a appelé à préserver « la valeur et l’impact de la première présidence africaine du G20 ».
Tensions politiques et divergences stratégiques
Le boycott américain s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes, notamment après les accusations infondées de Donald Trump selon lesquelles le gouvernement sud-africain persécuterait la minorité blanche du pays.
Au même moment, plusieurs dirigeants ont mis en garde contre les divisions croissantes au sein du G20. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé « l’instrumentalisation des dépendances », en référence indirecte aux restrictions chinoises sur certains minerais stratégiques. Depuis Johannesbourg, le Premier ministre chinois Li Qiang a appelé le groupe à « revenir sur la voie de l’unité et de la coopération ».
Pretoria a rejeté la proposition américaine de déléguer un chargé d’affaires pour la cérémonie de transfert de la présidence. Cyril Ramaphosa refuse de passer le relais à un représentant jugé trop junior. Le ministère sud-africain des Affaires étrangères indique qu’un diplomate de rang équivalent effectuera désormais cette passation.