Afrique

La Guinée équatoriale accuse la France de déstabilisation politique

Quelques jours après la nomination d’un opposant équato-guinéen au prix franco-allemand des droits de l’Homme, Malabo hausse le ton. Sur X, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue accuse la France de vouloir déstabiliser son pays et menacer sa paix intérieure.

Le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a accusé, le 20 octobre, la France de mener des actions de déstabilisation contre son pays. Dans une publication sur X, il a estimé que Paris était responsable de « toutes les tentatives visant à saper la paix en Guinée équatoriale ».

Cette réaction intervient à la suite de la nomination, le 18 octobre, de l’activiste équato-guinéen Alfredo Okenve au prix franco-allemand des droits de l’Homme. Exilé en Espagne, l’opposant est considéré par le régime de Malabo comme un « traître ».

« La France récompense les instigateurs de haine, les incitant à perturber la paix », a affirmé Nguema Obiang, dénonçant une politique de « harcèlement systématique » menée, selon lui, contre plusieurs pays africains, dont le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

La France accusée de tentative de coup d’État

Dans sa déclaration, le vice-président a également évoqué la « tentative de coup d’État de décembre 2017 », qu’il attribue à des agents français de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Il a en outre accusé la France de « s’approprier les biens et actifs » de son pays par le biais d’organisations internationales, citant notamment Transparency International.

Les tensions entre les deux pays s’inscrivent dans un contexte judiciaire complexe. En 2021, la justice française a condamné Teodoro Nguema Obiang Mangue à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour blanchiment, corruption et détournement de fonds publics.

Le litige autour d’un immeuble de luxe situé avenue Foch à Paris, estimé à 100 millions d’euros, reste au cœur du différend bilatéral. Le 12 septembre dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) a tranché en faveur de la France, rejetant la demande de Malabo visant à empêcher la mise en vente de cette propriété.