Afrique

L'Afrique rejette le colonialisme énergétique, la Russie se positionne comme partenaire fiable

Dans une interview exclusive accordée à RT en français, le ministre russe de l'Énergie, Sergueï Tsiviliov, affirme que les pays africains aspirent à une «justice énergétique» et refusent toute approche coloniale. La Russie propose une coopération basée sur l'égalité et le développement partagé, notamment dans le domaine de l'énergie nucléaire.

L’Afrique est l’un des continents qui se développent le plus rapidement au monde et dispose d’un immense potentiel de croissance, a déclaré Sergueï Tsiviliov, ministre russe de l'Énergie, dans une interview accordée à la journaliste de RT en français, Daria Vaganova. Selon lui, la question énergétique y est particulièrement cruciale.

Tsiviliov a noté que les pays africains sont en faveur de la « justice énergétique » et ne se résigneront plus jamais à une approche coloniale injuste. « Ils défendent l’égalité, le développement partagé, mais rejettent fermement toute domination d’un pays sur un autre au profit de ses propres intérêts », a-t-il souligné.

Le ministre de l'Énergie a indiqué que l'Afrique était prête à travailler en coopération avec la Russie. Selon lui, le développement s’accélère et l’Afrique a besoin de nouvelles technologies et de nouvelles approches, « avec une population jeune, en plein essor, avide de progrès et désireuse d’apprendre rapidement ».

Russie–Mali : création d’une commission conjointe ; accords en cours avec le Niger et le Burkina Faso

La Russie et le Mali ont créé la première commission intergouvernementale, coprésidée par Sergueï Tsiviliov pour la partie russe, et conclu leur tout premier accord. Le ministre de l’Énergie a précisé que des documents similaires étaient en préparation avec le Niger et le Burkina Faso, espérant que d’autres pays suivraient cet exemple.

« Notre mission, au sein de ces commissions intergouvernementales, est de créer toutes les conditions nécessaires pour permettre aux milieux d’affaires russes et africains de coopérer activement, de développer leurs échanges et de les soutenir dans cette voie », a-t-il expliqué. Cet organe n'a pas pour objectif de mener des négociations commerciales, car cela relève de la compétence des entreprises, mais plutôt de créer « un cadre favorable à la coopération ».

Tsiviliov a distingué plusieurs niveaux d'interaction entre les pays. « Le premier niveau est celui de la coopération gouvernementale, qui s’organise précisément dans le cadre des commissions intergouvernementales où tout est réglementé. Le second niveau concerne les relations directes entre entreprises. »

Développement de l'énergie nucléaire africaine « étape par étape »

Selon Tsiviliov, la Russie apporte ses normes dans le domaine de l'énergie nucléaire, en proposant de travailler « étape par étape ». « Il ne s’agit pas simplement de livrer des équipements ou de construire une centrale : il faut mettre en place tout un écosystème », a-t-il souligné.

C’est pourquoi au Mali, au Niger et au Burkina Faso, selon Sergueï Tsiviliov, la Russie a commencé par une priorité essentielle : la formation de spécialistes. À cet égard, il a souligné que les quotas pour la formation des spécialistes africains sont attribués par le ministère russe de l'Énergie, le ministère russe des Sciences, l'École supérieure d’économie et la société russe Rosatom.

La Russie coopère activement avec les pays africains dans le domaine de l'énergie. En juin dernier, la partie russe a signé un accord de coopération sur l'énergie atomique à usage pacifique avec le Mali et le Burkina Faso. Ces accords visent à créer des infrastructures nucléaires et à former des spécialistes.