Afrique

La coopération nucléaire russo-africaine : de l’Éthiopie au Niger

Lors de la Semaine nucléaire mondiale à Moscou, la Russie a renforcé ses partenariats africains dans le secteur. L’Éthiopie a signé avec Rosatom un plan d’action pour développer une centrale et former ses spécialistes, tandis que le Niger a présenté une proposition visant à construire deux réacteurs de 2 000 MW.

En marge de la Semaine nucléaire mondiale organisée à Moscou, la Russie a franchi une nouvelle étape dans sa coopération énergétique avec l’Afrique. Ainsi, elle a signé avec l’Éthiopie un plan d’action ouvrant la voie à la construction d’une centrale nucléaire sur le sol éthiopien.

Le document, paraphé en présence des dirigeants des deux pays, prévoit la mise en place d’un groupe de travail chargé de détailler le projet, l’élaboration d’une feuille de route menant à l’étude de faisabilité, ainsi que la préparation d’un accord intergouvernemental. Au-delà de l’infrastructure elle-même, il inclut un volet de développement des compétences : la formation du personnel scientifique et technique, le soutien à la mise en place d’une base nucléaire nationale et l’élargissement des usages civils de l’atome.

Pour Addis-Abeba, ce partenariat ne se limite pas à la seule production d’électricité. Il s’agit aussi de renforcer l’autonomie énergétique, d’accompagner l’industrialisation du pays et de préparer l’avenir en s’appuyant sur une technologie de pointe maîtrisée en coopération avec Moscou.

Vers une nouvelle ambition nucléaire : le cas du Niger

Dans le même cadre, le Niger a présenté à son tour un projet d’une portée considérable. Le ministre de l’Industrie minière, Ousmane Abarchi, a annoncé la volonté de Niamey de construire deux réacteurs d’une puissance totale de 2 000 mégawatts, en partenariat avec Rosatom et sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le Niger, riche en ressources uranifères, considère que son potentiel naturel lui confère un rôle clé dans la sécurité énergétique africaine. En inscrivant ce projet dans sa stratégie nationale, il entend transformer l’uranium, longtemps perçu comme une matière première d’exportation, en levier de développement durable et de justice énergétique.

Pour les autorités nigériennes, l’énergie nucléaire doit devenir un moteur de progrès et un outil d’émancipation économique. L’engagement affiché de travailler « avec la Russie » traduit une ambition claire : inscrire le pays parmi les acteurs majeurs de la transition énergétique du continent au XXIᵉ siècle.