À deux mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, a réaffirmé sa participation au scrutin.
Réuni le 23 août à Abidjan, le Comité central du parti a validé la candidature de son leader, malgré sa radiation de la liste électorale à la suite d’une condamnation dans l’affaire du braquage de la BCEAO. Le dépôt du dossier auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) est annoncé pour le 25 août.
Cette réunion stratégique, convoquée par Laurent Gbagbo et présidée par Hubert Oulaye, a débouché sur une déclaration finale marquant la ligne politique du mouvement d’opposition. Le texte insiste sur le caractère « non négociable » de la candidature de l’ancien chef de l’État et réaffirme le refus du parti d’un quatrième mandat du président sortant, Alassane Ouattara, qualifié d’« anticonstitutionnel ».
Le parti met en garde Paris
Le PPA-CI a par ailleurs directement interpellé les autorités françaises, les mettant « en garde contre toute velléité de soutien » à un nouveau mandat du chef de l’État ivoirien. Le parti a appelé ses représentations à l’étranger à déposer des motions d’interpellation dans les ambassades françaises en Amérique, en Europe et en Afrique, dans une logique de protestation coordonnée.
Au-delà de la dimension diplomatique, le PPA-CI entend maintenir la pression sur le terrain. Le Comité central a donné mandat à la direction exécutive d’intensifier les actions de mobilisation populaire, estimant que les dernières manifestations ont montré la capacité du parti à fédérer ses partisans. Le mouvement revendique par ailleurs 112 « détenus politiques », parmi lesquels figurent des responsables de haut rang, qu’il considère comme la preuve d’un climat répressif entretenu par le pouvoir.
Alors que la clôture du dépôt des candidatures approche, la confirmation officielle de Laurent Gbagbo relance le débat sur la configuration électorale d’octobre. Le bras de fer annoncé avec Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, s’inscrit dans un contexte politique tendu où la question de la légitimité des candidatures reste au centre des affrontements entre majorité et opposition.