Afrique

Côte d’Ivoire : Gbagbo et Thiam forment une alliance pour contester leur exclusion de la présidentielle

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo (2000-2011), et l’ancien ministre de la Planification, Tidjane Thiam (1998-1999), tous deux exclus de la prochaine élection présidentielle, ont annoncé le 20 juin la formation d’une alliance réunissant leurs deux partis. Leur objectif : exiger leur participation au scrutin.

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé en 2021 par l’ancien président Laurent Gbagbo, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), présidé par l’ancien ministre Tidjane Thiam, ont officialisé le 20 juin la création d’un front commun d’opposition.

Cette alliance vise à réclamer que leurs dirigeants, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, soient autorisés à se présenter à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025.

Intervenant par visioconférence, Tidjane Thiam a déclaré que les deux partis avaient « décidé d’unir leurs forces pour que le gouvernement entende le message des Ivoiriens, à une heure où se joue véritablement l’avenir de notre pays ». « Si rien n’est fait, nous allons vers une élection qui n’aura aucune légitimité ni crédibilité », a-t-il poursuivi.

De son côté, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a déclaré : « Si on ne laisse pas aux autres la capacité de se battre pour être au pouvoir, ce n’est plus la démocratie. »

Un climat politique tendu

La création de ce front de l’opposition intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’exclusion de plusieurs figures politiques de premier plan. Ces exclusions, décidées par la justice, n’ont pas contribué à apaiser les tensions.

Au contraire, elles ont ravivé l’attention sur la scène politique ivoirienne. Laurent Gbagbo a même lancé un mouvement intitulé « Trop c’est trop » pour s’opposer à un éventuel quatrième mandat du président actuel, Alassane Ouattara, lors de l’élection présidentielle à venir.

Face à ces initiatives, le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), minimise les revendications de l’opposition, qu’il qualifie de tentatives visant à ralentir le processus électoral. Le RHDP insiste sur le fait que les décisions d’exclusion sont purement judiciaires et non politiques.