Afrique

Mali : Oumar Tatam Ly entendu dans l'affaire de l’avion présidentiel

L’ancien PM malien, Oumar Tatam Ly, a été entendu le 20 juin par la justice de son pays dans le cadre de l'enquête portant sur l’acquisition, en 2014-2015, d’un avion présidentiel pour environ 20 milliards de FCFA sans appel d’offres ainsi que des équipements militaires pour un montant de 69 milliards de FCFA.

Le vendredi 20 juin 2025, le procès relatif à l’acquisition de l’avion présidentiel et de matériel militaire au Mali a repris avec de nouvelles audiences. Lors de cette séance, l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly a été entendu par visioconférence dans le cadre de l’instruction menée par la cour.

Cette affaire a débuté en 2014, sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, avec l’achat d’un avion présidentiel — un Boeing 737‑700 BBJ — pour un montant de 20 milliards de FCFA (plus de 33 millions de dollars), ainsi que de matériel militaire pour 69 milliards de FCFA (environ 115 millions de dollars), le tout sans appel d’offres.

La comparution de l’ancien chef du gouvernement est considérée comme une étape importante dans une affaire aux implications financières notables pour l’État malien.

Témoignage d’un ancien chef du gouvernement

Appelé à témoigner en tant qu’ancien Premier ministre au moment des faits, Oumar Tatam Ly a présenté à la cour les éléments dont il avait connaissance concernant les procédures ayant conduit à la signature des contrats en question. Son intervention visait à apporter des éclaircissements sur les processus décisionnels, les mécanismes de validation, ainsi que sur la répartition des responsabilités entre les différents acteurs institutionnels.

La cour a cherché à recueillir des informations précises sur les motivations ayant entouré ces acquisitions, les étapes administratives engagées, ainsi que le rôle joué par les différentes institutions. L’objectif affiché est de mieux comprendre les circonstances dans lesquelles les transactions ont été effectuées, afin d’établir les faits et d’en tirer les conclusions juridiques appropriées.

Un dossier suivi de près

Ce procès, qui s’inscrit dans un contexte de lutte pour une meilleure transparence dans la gestion des finances publiques, suscite un intérêt marqué de la part de l’opinion publique et des observateurs nationaux. Le témoignage d’Oumar Tatam Ly, comme ceux d’autres figures impliquées, pourrait contribuer à éclairer les responsabilités politiques et administratives dans cette affaire.

L’instruction se poursuit, et la cour prévoit d’examiner l’ensemble des éléments disponibles pour statuer sur d’éventuelles irrégularités. L’issue du procès pourrait avoir des répercussions à la fois sur les individus mis en cause et sur le cadre futur de la passation des marchés publics au Mali.

Plusieurs anciens hauts responsables maliens sont concernés par cette affaire. L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta est à l’origine de l’achat controversé, tandis que son ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, est détenue depuis 2021 pour des accusations de détournement de fonds publics. Le directeur de cabinet de Keïta, Mahamadou Camara, a également été inculpé, mais reste en liberté provisoire après avoir versé une caution.