Le consulat général de Tunisie à Benghazi a rouvert ses portes le 25 mai, annonce le ministère des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse TAP. Cette reprise d’activité vise à renforcer la présence tunisienne dans l’est libyen et à offrir à ses ressortissants un accès facilité aux services consulaires, dans une région marquée par des défis sécuritaires persistants.
La représentation couvrira un large territoire comprenant Benghazi, Al Jabal Al Akhdar, Derna, Tobrouk, Koufra, ainsi qu’une dizaine d’autres localités. Elle proposera l’ensemble des prestations administratives habituelles, permettant aux citoyens tunisiens d’éviter de longs déplacements pour effectuer leurs démarches, précise le ministère tout en soulignant son souci constant de rapprocher les services publics de la diaspora tunisienne.
Cette réouverture s’inscrit dans un contexte régional tendu. À la mi-mai, la capitale libyenne a été secouée par de violents affrontements, déclenchés par l’assassinat d’Abdelghani al-Kikli, alias « Gheniwa », chef de l’appareil de soutien à la stabilité. En réaction, la MANUL (Mission d’appui des Nations unies en Libye) et le Conseil présidentiel ont mis en place un comité de trêve chargé de préserver le cessez-le-feu décrété le 14 mai et de protéger les populations civiles.
Tunis alerte et réaffirme son soutien à la stabilité
Face à cette montée des tensions, le consulat général de Tunisie à Tripoli a appelé ses ressortissants à la plus grande vigilance, recommandant d’éviter tout déplacement jusqu’à une amélioration de la situation sécuritaire. De son côté, le ministère des Affaires étrangères tunisien a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’escalade des violences, alertant sur ses potentielles répercussions sur la sécurité des Libyens comme des étrangers.
Tunis a renouvelé son appel à l’arrêt immédiat des hostilités dans l’ensemble du pays et plaidé pour la relance d’un processus politique inclusif.
Depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye reste profondément divisée entre deux gouvernements rivaux : celui de l’Est, dirigé par le maréchal Khalifa Haftar, et celui de l’Ouest, placé sous l’autorité d’Abdelhamid Dbeibah. La rivalité entre ces deux camps continue de compromettre les efforts de stabilisation.
Dans ce contexte incertain, la réouverture du consulat tunisien à Benghazi constitue un geste diplomatique fort, qui vise à protéger les Tunisiens en Libye tout en consolidant les liens avec une région stratégique pour la sécurité de l’ensemble du Maghreb.